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Récit

Non, la torture n'a pas servi à retrouver Ben Laden

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CIA, la torture au grand jourdossier
Le rapport du Sénat américain sur le programme secret d'interrogatoires de la CIA contredit la version du film «Zero Dark Thirty».
Des images de Ben Laden à vendre dans une rue de Karachi, au Pakistan, en mai 2011. (Photo Athar Hussain. Reuters)
publié le 10 décembre 2014 à 17h17

De l'enquête qui a mené à la mort d'Oussama Ben Laden dans une maison d'Abbottabad, au Pakistan, le 2 mai 2011, on pensait connaître les détails. Plusieurs livres, mais surtout un film, Zero Dark Thirty, réalisé à partir d'informations fournies par la direction de la CIA, en décrivaient le cheminement. Aucun doute, si l'on en croyait Hollywood et des hauts responsables du renseignement américain, la traque n'avait abouti que grâce aux aveux obtenus sous la torture d'un détenu emprisonné dans une prison secrète. Sauf que c'est faux. Selon le résumé du rapport du Sénat américain sur les techniques d'interrogatoires de la CIA, rendu public mardi, l'identification du principal messager de Ben Laden, dont la traque a abouti à la mort du dirigeant d'Al-Qaeda, ne doit rien à la torture. Elle émane d'un détenu interrogé par les services de sécurité du Kurdistan irakien, avant même qu'il ne soit remis à la CIA.

Cet homme s'appelle Hassan Ghul. Responsable entre autres de levées de fond pour Al Qaeda, il est une «cible prioritaire» des Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Il est également traqué par les Pakistanais qui lancent plusieurs raids chez ses proches pour le débusquer. Ils le ratent à chaque fois. Hassan Ghul sera finalement arrêté en Irak en janvier 2004. Aux enquêteurs kurdes qui l'interrogent, il explique que Ben Laden vit probablement dans les environs