Dès la nouvelle de sa libération connue, la rumeur a repris de plus belle: Serge Lazarevic serait une barbouze travaillant pour les services de renseignement. Démentie vigoureusement par les autorités françaises, elle n'en continue pas moins de prospérer sur les réseaux sociaux.
Il faut dire que le profil de l’ex-otage réunit un certain nombre d’ingrédients pouvant inspirer un roman d’espionnage. Son origine d’abord: né à Belgrade en 1963, avant d’être naturalisé français. Un temps, il a été confondu avec un mercenaire serbe ayant été actif dans l’ex-Zaïre sous Mobutu. Serge Lazarevic a exercé divers métiers dans le bâtiment et dans la sécurité en France. Mais qu’allait-il faire au Mali, dans une zone très instable?
Associé à Philippe Verdon, il travaillait à la mise en œuvre d’un projet de cimenterie. Les deux hommes se présentaient comme des «géologues» — une qualification abusive. Le parcours sinueux de Philippe Verdon, exécuté par ses ravisseurs début 2013, ajoute à la confusion : ce dernier a été fait prisonnier au Soudan en 1991, mais aussi arrêté aux Comores en 2003 aux côtés d’un opposant soupçonné de fomenter un coup d’Etat…
Enfin, Verdon connaissait personnellement le célèbre mercenaire de la «Françafrique» Bob Denard. «Quand on a appris la capture de Serge Lazarevic au Mali, on s'est tous dit que c'était un espion», reconnaît un homme qui