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Libération

L’Italien Renzi à l’épreuve de la rue

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Grève générale, ce vendredi, pour protester contre une réforme du travail trop libérale de la part d’un gouvernement de gauche.
Un manifestant, le 8 octobre à Milan, enfume une affiche du président du Conseil, Matteo Renzi. (Photo Stefano Rellandini. REUTERS)
publié le 11 décembre 2014 à 20h16

Moins d’un an après son accession au pouvoir Matteo Renzi affronte sa première gronde sociale d’envergure. A l’appel du puissant syndicat CGIL (plus de 5,5 millions d’adhérents) rejoint par l’UIL (plus de 2 millions de membres), les travailleurs italiens sont appelés à une grève générale ce vendredi et à des manifestations dans tout le pays pour s’opposer au programme économique et à la réforme du travail du gouvernement.

Matteo Renzi qui s'est toujours présenté comme l'innovateur de la politique italienne réalise ainsi une première : devenir le premier président du Conseil de gauche à être confronté à une grève générale. En fait, depuis des mois, le jeune Toscan provoque les confédérations syndicales. Dans son opération de «mise à la casse» du vieux système qui lui a permis de remporter les primaires pour le secrétariat du Parti démocrate puis d'arriver au pouvoir en février, Matteo Renzi a toujours réservé un morceau de choix aux syndicats, coupables à ses yeux de bloquer le pays. «Le pays est divisé en deux : entre ceux qui se résignent et ceux qui veulent aller de l'avant. Il y a ceux qui passent leur temps à chercher des raisons pour faire grève, moi, je m'occupe de créer des emplois.» En mai, encore plus explicite, il déclarait dans un entretien au Corriere della Sera, «les syndicats, comme la politique, doivent faire un examen de conscience. Ils doivent changer. Je rêve d'un syndicat qui nous aide plutôt que de nous mettre les bâtons dans