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Libération
Reportage

Dans les écoles de Pyongyang

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Issus pour la plupart de familles déplacées avant la partition de 1953, les Coréens du Nord disposent de leurs propres établissements scolaires, fidèles au régime.
Dans une école «nord-coréenne» de Tokyo. (Photo Yoshikazu Tsuno. AFP)
publié le 15 décembre 2014 à 17h06

On les croise en costume parmi le flot de touristes qui grimpent vers le pavillon d’Argent. Arrivés devant la porte en bois de ce temple bouddhiste de l’est de Kyoto, ils bifurquent vers la gauche. La route qu’ils empruntent alors sur une centaine de mètres mène au pied de Higashiyama, la montagne de l’Est. Juste avant, un petit chemin caillouteux disparaît sous les frondaisons. Au bout, un portail en fer rouillé avec une discrète inscription en kanji et en hangul : «Collège-lycée nord-coréen de Kyoto». Posé à flanc de colline devant un vaste terrain en falun, ce bâtiment excentré et décati a des allures de navire à quai.

Sac sur le dos, en pantalon ou jupe et veste bleu marine, les adolescents entrent dans la cour et pénètrent dans une bulle, sinon un autre monde. Là, ils changent de langue, de références et de codes. Ils renouent avec une part de leur culture et retrouvent leurs amis coréens. «A l'extérieur, je n'ai pas vraiment de copains et de copines japonais, ce sont seulement des connaissances», explique Kim Chu Wol, que l'on croise ce matin-là entre deux cours. Cheveux noirs et sourire sage, cette frêle lycéenne de 17 ans passionnée de littérature coréenne vit «au Japon en tant que Coréenne, mais ça ne veut pas dire [qu'elle] souhaite [s']installer là». Elle parle, pense et lit à la fois en japonais et en coréen, même si à la maison la première langue l'emporte sur la seconde.

Portraits kitsch

Chu Te Su est un fana de sciences et lui aussi un enfant de cette étonnante