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Interview

«Le Japon traverse une profonde crise de la démocratie»

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Pour le politologue Koichi Nakano, l'écrasante victoire du PLD, obtenue avec un taux d'abstention de 48%, va encourager le Premier ministre Shinzo Abe dans son programme nationaliste.
Le Premier ministre Shinzo Abe, le 9 décembre 2014, et le candidat du PLD Hideki Makihara, pendant la campagne électorale à Tokyo. (Photo Yoshikazu Tsuno. AFP)
publié le 15 décembre 2014 à 12h28

Après l'écrasante victoire du Parti libéral démocrate et de son allié du Nouveau Komeito qui s'emparent de 326 des 475 sièges de l'Assemblée nationale, le Premier ministre Shinzo Abe va présider la nouvelle session parlementaire qui démarrera le 24 décembre. L'ampleur de la victoire de la droite conservatrice révèle les limites et les faiblesses d'un système démocratique en crise, note Koichi Nakano, professeur de sciences politiques à l'université Sophia de Tokyo.

Comment se fait-il que près de la moitié des Japonais n'ait pas voté aux législatives de dimanche ?

En 2012, la participation était déjà la plus faible de toute l'histoire de l'après-guerre. Rien ne pouvait laisser croire qu'elle serait plus forte. En fait, le Parti libéral démocrate (PLD) de Shinzo Abe est passivement soutenu par une majorité de Japonais qui, sur les questions économiques, n'ont pas de meilleure alternative. Beaucoup de gens, déçus par les Abenomics, ont préféré rester à la maison tandis que ceux qui s'inquiètent du programme nationaliste d'Abe ont été frustrés, là encore, par l'absence d'un parti d'opposition suffisamment fort pour demander des comptes au gouvernement. Ce constat n'est rien de moins qu'une crise de la démocratie japonaise.

Précisément, quelle est la grande faiblesse de la démocratie nippone ?

La crise de notre démocratie est profonde. Le très déprimant taux de participation (52%) indique