«L'un des talibans a crié: "il y a un tas d'enfants cachés sous les bancs, allez les chercher"» pour les exécuter, raconte, encore horrifié, un jeune rescapé de l'attaque d'un commando islamiste contre une école pakistanaise. Alité à l'hôpital Lady Reading de Peshawar, Shahrukh Khan, 16 ans, assistait à une formation sur les choix de carrière dans l'auditorium de son école, fréquentée par des jeunes de 10 à 20 ans, lorsqu'un commando de talibans vêtus comme des paramilitaires a fait irruption mardi matin.
«Quelqu'un a aussitôt crié de nous coucher par terre et de nous cacher sous les pupitres», souffle-t-il, traumatisé par l'attaque, l'une des plus sanglantes de l'histoire du Pakistan, pays pourtant abonné aux attentats islamistes. Les insurgés ont ensuite crié «Allahou Akbar» (Dieu est grand, ndlr) avant d'ouvrir le feu sur les enfants.
«L’assistante était là, assise sur sa chaise, le corps ruisselant de sang et qui brûlait»
Couché au sol en faisant semblant d'être mort, Shahrukh, un géant de près de deux mètres, a vu des bottes noires se rapprocher de lui, un taliban traquant les étudiants sous les bancs. Puis, un insurgé lui a tiré des balles dans les deux jambes, juste au-dessus des genoux. L'adolescent s'est mordu de douleur. «J'ai retroussé ma cravate, et l'ai mise dans ma bouche pour ne pas crier. L'homme aux grosses bottes, lui, continuait de cribler de balles les élèves. Et moi, j'étais étendu sur le