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Analyse

L’Afghanistan, zone de repli des jihadistes

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Sous le coup des attaques de l’armée pakistanaise dans les zones tribales du nord, les islamistes, à l’image du mollah Fazlullah, se réfugient dans le pays voisin.
publié le 16 décembre 2014 à 22h36

En menant l’attentat le plus sanglant depuis 2007 mardi au Pakistan, le Mouvement des talibans pakistanais (Tehreek-e-Taliban Pakistan, TTP), qui a revendiqué l’attaque, a frappé un grand coup, mais en choisissant une cible facile et à la portée de ses troupes fortement désorganisées ces derniers mois. Dirigé par le mollah Fazlullah - qui avait commandité l’attaque contre Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix 2014 -, le TTP est le principal mouvement rebelle islamiste au Pakistan, créé en 2007 en réaction à l’assaut de la mosquée rouge à Islamabad par l’armée pakistanaise, où s’étaient retranchés des insurgés islamistes. Une centaine de personnes avaient été tuées dans l’assaut. Et des milliers d’autres, parmi les forces de sécurité comme les civils, ont péri dans la vague d’attentats-suicides menée par le TTP les années suivantes.

Sophistication. Le groupe et sa fédération de mouvements islamistes radicaux sunnites sont longtemps restés retranchés dans les zones tribales du nord-ouest du pays, bastions de son allié Al-Qaeda et de jihadistes étrangers, mais aussi du violent Mouvement islamique d'Ouzbékistan (MOI). Le TTP, qui prône un islam radical et réclame l'instauration de la charia, a également détruit à la bombe des centaines d'écoles pour filles dans le pays, a assassiné des vaccinateurs contre la polio, a mis des bombes dans des cinémas…

Pendant des années, Islamabad s’est vu reprocher par les Occidentaux de ne pas lancer d’opéra