En Autriche, on apprend à des écoliers que la franc-maçonnerie est une «organisation secrète, juive et subversive, dont le but est de garantir le contrôle des juifs sur la planète». Et ce, sans que le rectorat de Vienne n'y trouve rien à redire. Si quelques journalistes n'avaient pas décidé d'enquêter sur les programmes de la petite école saoudienne de Vienne, ces thèses conspirationnistes, présentes dans un ouvrage en arabe destiné aux enfants, auraient continué de recevoir le tampon officiel du ministère autrichien de l'Education. Les révélations de l'hebdomadaire populaire News concernent une école privée très select, dépendant directement de l'ambassade d'Arabie Saoudite et accueillant la marmaille expatriée du Golfe. Mais déjà auparavant, la télé publique ORF avait découvert qu'on avait renoncé à enseigner la musique dans une autre école musulmane de la capitale, populaire celle-ci, après les plaintes de parents très religieux qui trouvaient cela indécent. Dans le pays où le génie de Mozart est respecté religieusement, l'indignation fut à la hauteur du sacrilège.
Après les révélations dans la presse, Riyad n’aurait pas consenti à fournir la liste exacte de ses enseignants, ni l’identité du directeur. Le lundi, le rectorat de Vienne a donc annoncé de manière lapidaire la fermeture prochaine de l’établissement saoudien. Cette décision, sans précédent, ressemble fort à un mea culpa de la part des autorités. Et constitue de fait un tournant majeur dans la «