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Analyse

L’UE guette la présidentielle grecque

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Le premier tour de l’élection du chef de l’Etat par les députés a lieu ce mercredi. Le scénario de législatives anticipées inquiète Bruxelles, qui craint les anti-troïka.
publié le 16 décembre 2014 à 19h41

Tous les regards de l’Europe sont braqués sur la Voulí, le Parlement grec, à Athènes, où se déroule le vote pour élire le prochain président de la République ce mercredi. Son rôle est certes a priori honorifique dans cette démocratie parlementaire, mais, cette fois, l’élection est incertaine, et pourrait déboucher sur des législatives anticipées que la coalition au pouvoir - réunissant les conservateurs de Nouvelle Démocratie et les socialistes du Pasok - risque de perdre au profit de Syriza, le parti de gauche opposé à la politique d’austérité imposée par Bruxelles.

Coup de poker. Un petit tremblement de terre en perspective, qui tient à un simple calcul : la Constitution grecque prévoit que si aucun candidat à la présidence n'obtient les suffrages de 200 députés sur 300 lors des deux premiers tours possibles, ou au moins 180 voix lors d'un ultime troisième tour, le Parlement est alors dissous et les Grecs appelés aux urnes pour désigner de nouveaux députés et un nouveau gouvernement. Or, après six ans de récession et quatre ans d'austérité drastique, c'est bien Syriza qui a le vent en poupe et devance dans tous les sondages la coalition au pouvoir.

C’est donc un coup de poker que tente l’actuel Premier ministre conservateur, Antónis Samarás, en convoquant avec trois mois d’avance les députés pour désigner un successeur à Károlos Papoúlias, qui quitte la présidence après deux mandats. Le jeu peut sembler risqué : les conservateurs et les