Au rayon des vœux pieux dans les relations internationales, il y a l'Europe de la défense (qui reste dans les limbes depuis toujours), et il y a la sécurité en Afrique. Depuis des années, qui formeront bientôt des décennies, Paris en parle, Paris se mobilise, Paris met des moyens à disposition de ses partenaires sur le continent. Avec des résultats mitigés, comme le prouvent ses interventions directes au Mali et en Centrafrique au cours des derniers mois. Alors le gouvernement français a décidé de remettre l'ouvrage sur le métier en commençant par le commencement : il veut désormais promouvoir une «culture de la sécurité» sur le continent, dit le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Autrement dit : que les Africains se parlent et agissent.
Organisé les 15 et 16 décembre à Dakar, au Sénégal, un Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique se donnait pour ambition de réunir ceux qu'on appelle un peu pompeusement les «acteurs de la sécurité» : militaires, politiques, experts. Tout ce petit monde a participé, dans l'hôtel cinq étoiles King Fahd, à des conférences et des ateliers (en format plus réduit) sur une ribambelle de problématiques. Avec la menace terroriste persistante dans le Sahel, la descente aux enfers de la Libye, la montée en puissance de Boko Haram au Nigeria ou la gestion problématique de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, il est vrai que les sujets ne manquent pas. En coulisse, des rencontres bilatérales ont é