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Libération
Récit

Le Pakistan sous le choc taliban

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Présentée comme une «vengeance» contre l’armée pakistanaise qui pilonne leurs positions, l’attaque, mardi, d’un collège par les talibans a fait au moins 141 morts, dont 132 élèves, et plus de 120 blessés.
L'oncle et le cousin d'un étudiant blessé, à Peshawar mardi. (Photo Mohammad Sajjad. AFP)
publié le 16 décembre 2014 à 22h36
(mis à jour le 16 décembre 2014 à 23h31)

Des écoliers exécutés d’une balle dans la tête en plein cours, et des dizaines d’autres à l’uniforme ensanglanté portés par une foule de volontaires vers des hôpitaux en plein chaos, appelant désespérément aux dons du sang : le choc est énorme au Pakistan devant la cruauté de cette attaque spectaculaire revendiquée par le Mouvement des talibans pakistanais (TTP), la plus meurtrière de toute l’histoire du pays.

Dans les hôpitaux débordés de Peshawar, la capitale du nord-ouest, des enfants portant des bandages trempés de sang, pieds nus, criaient leur douleur sur leur lit, selon les images poignantes des télévisions locales. Nombre de familles éplorées, hurlant leur désespoir, sortaient des hôpitaux en levant les bras au ciel. Des cercueils portés par des hommes ulcérés étaient transportés depuis les hôpitaux jusqu’au lieu des funérailles.

Glaçant. Signe de la gravité et du traumatisme de tout un pays, le Premier ministre, Nawaz Sharif, et le chef de l'armée se sont déplacés à Peshawar pour superviser les opérations. «Ces enfants sont mes enfants, le pays est en deuil et je suis en deuil», a déclaré M. Sharif, parlant de «tragédie nationale perpétrée par des sauvages». Il en fallait pourtant beaucoup pour traumatiser un pays habitué aux attentats depuis des années, mais le choix d'une cible aussi facile et sans défense que des élèves a révulsé la population. Le dernier bilan fait état de 141 morts, dont au moins 132 écolier