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Libération
EDITORIAL

Chauvin

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publié le 17 décembre 2014 à 19h56

Pour le président russe, la chute du rouble et le krach de l’économie vont-ils servir de retour aux réalités ?

Poutine paie aujourd’hui le prix de sa politique agressive en Ukraine, de l’invasion mal déguisée des régions russophones de ce pays et de l’annexion de la Crimée. Sans parler de l’Airbus malaisien abattu par ses soudards.

Face à la crise la plus grave de ses quinze ans d’autocratie, l’ancien officier du KGB a pour le moment laissé ses ministres en première ligne alors que sa monnaie s’effondrait et son économie s’écroulait. A sa conférence de presse annuelle, exercice habituel d’histrionisme et d’étalage de la force brutale, le Président va devoir s’expliquer et se justifier. Fort de son immense popularité fondée sur une propagande bien réglée et une exploitation sans vergogne des thèmes les plus chauvins, Poutine peut être tenté de jouer à son habitude sur le thème du complot international menaçant la Sainte-Russie. Il peut faire porter la chapka à ses dociles diadoques comme son clone soumis Medvedev. La cautèle ne suffira pas. Les chiffres, lorsqu’il s’agit de changes et de Bourse, sont têtus. L’effondrement du rouble révèle la fragilité de l’économie russe, un système corrompu de rentes et de prébendes, totalement dépendant du pétrole. L’Europe n’a pas intérêt à avoir une Russie hostile et affaiblie à ses frontières mais Poutine doit mesurer les conséquences de ses menées contre ses voisins. Ses fans qui sont aussi des consommateurs vont très vite comprendre le p