Le chaos en Libye et la montée en puissance de Boko Haram. Réunis à Dakar durant deux jours dans le cadre du premier Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique, politiques, militaires et chercheurs n’ont cessé d’évoquer ces deux spectres comme pour mieux tenter de les conjurer. Coorganisée par la Fondation pour la recherche stratégique côté français et l’Institut panafricain de stratégies côté sénégalais, cette réunion a été fortement soutenue par Paris.
Présent à Dakar, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, y a vu l'occasion de promouvoir une nouvelle approche des questions de sécurité sur le continent. Par le bas, en quelque sorte, en permettant tout simplement aux «acteurs de la sécurité» en Afrique de se parler. «Ce Forum répond à un besoin, a souligné le ministre français. I l nous fallait un lieu informel où se renforcera cette culture commune de la sécurité africaine…»
Cette initiative part d’un constat d’échec qui ne dit pas son nom. Depuis le milieu des années 90, la France équipe et entraîne un certain nombre de contingents africains dans le cadre du programme Recamp (Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix). Elle soutient aussi activement les efforts de l’Union africaine visant à se doter d’une défense commune (baptisée «Architecture de paix et de sécurité»). Las ! Le Mali a failli tomber sous la coupe des jihadistes en 2013 n’était l’opération française Serval, et la secte islamiste Bo