Dans un discours «historique», Barack Obama a annoncé mercredi soir que les Etats-Unis et Cuba allaient renouer leurs relations diplomatiques après cinquante-trois ans de conflit entre Washington et l'île castriste.
La vie des Cubains va-t-elle changer ?
Pas à court terme, en tout cas. Au-dela de l’effet de surprise, télévisuellement orchestré mercredi soir par Barack Obama à Washington et Raúl Castro à La Havane, les 11,1 millions de Cubains englués dans d’inextricables difficultés économiques - aggravées en 1991 par le démembrement du grand frère soviétique et, plus récemment, par les soubresauts d’un Venezuela ami aux prises avec la baisse des cours du pétrole dont il est producteur - vont continuer à tirer le diable par la queue pour survivre.
D’autant que les devises manquent cruellement pour acheter les produits de première nécessité : le maïs, les haricots ou l’huile au Canada, au Brésil ou à la Chine ; du riz au Vietnam. Et même, depuis les mesures d’assouplissements de l’embargo sur les produits alimentaires, de la viande et des produits textiles aux Etats-Unis - mais en cash et avant même l’embarquement des denrées dans les ports états-uniens.
Mais la porte est néanmoins entrouverte à des relations de meilleur voisinage - Cuba est situé à 150 kilomètres des côtes de Floride - plus compatibles avec un monde civilisé. Une possibilité offerte, comme à la grande époque des échanges d’espions à Checkpoint Charlie à Berlin alors