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Interview

Elizardo Sánchez : «Le régime cubain demeure un pouvoir d’acier»

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Pour Elizardo Sánchez, opposant au régime castriste, la population ne profitera pas de la normalisation avant longtemps.
Une femme porte des leggings aux couleurs du drapeau américain, dans une rue de La Havane, le 18 décembre 2014. (Photo Adalberto Roque. AFP)
publié le 18 décembre 2014 à 20h16

Elizardo Sánchez Santa Cruz est le président de la Commission cubaine des droits de l'homme et de la réconciliation nationale (CCDHRN). A 70 ans, cet ancien «prisonnier de conscience» comme il se définit, ancien membre du Parti communiste et ex-professeur de philosophie marxiste, est aujourd'hui toléré par les autorités cubaines bien que son organisation reste illégale. Il nous exprime ses réactions face à l'annonce de rapprochement americano-cubain.

«Je ne peux que saluer l’annonce du président Barack Obama, moi et tous les opposants déclarés au régime castriste dans l’île. Mais c’est une décision qui se situe au niveau des Etats, dans le cadre des relations bilatérales. En ce qui concerne la situation réelle des Cubains, on ne pourra sentir à court et moyen terme aucun signe palpable de changement.

«Personnellement, je n’y crois pas. Les droits les plus élémentaires sont bafoués à Cuba, au niveau légal, juridique, politique ou syndical. Ce qu’il faudrait, plus qu’une normalisation entre les deux pays, c’est une normalisation des rapports entre le pouvoir autoritariste et le peuple cubain. Et là, tout me paraît bloqué.

«Quant aux droits de l’homme, il n’y a guère de réelle amélioration. Certes, le rythme des détentions a baissé. On peut parler d’un millier par mois il y a un an, et environ 400 le mois dernier. C’est manifeste. Et puis, les peines à de