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Portrait

Béji Caïd Essebsi, l’héritier de Bourguiba

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L’avocat de 88 ans, produit de l’ancien régime, a remporté la présidentielle.
Béji Caïd Essebsi, leader du parti Nidaa Tounes, le 2 décembre à Tunis. (Photo Zoubeir Souissi. Reuters)
publié le 19 décembre 2014 à 18h36
(mis à jour le 22 décembre 2014 à 18h18)

L'ex-Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi a remporté la présidentielle avec 55,68% des voix, devant le président sortant Moncef Marzouki, a annoncé lundi l'instance électorale, l'ISIE. Il a obtenu plus de 1,7 million de voix au second tour de dimanche, contre plus d'un 1,3 pour son rival (44,32% des suffrages), a déclaré à la presse le président de l'instance, Chafik Sarsar.

«L'avenue Bourguiba sans Bourguiba, ça n'a pas de sens», confiait récemment Béji Caïd Essebsi à Jeune Afrique, évoquant son souhait de rehisser la statue déboulonnée après le coup d'Etat de Ben Ali. «Lorsque le temps fera son œuvre, que le bon grain se sera débarrassé de l'ivraie, Habib Bourguiba sortira du purgatoire et la statue équestre du plus illustre des Tunisiens reprendra sa place à Tunis», écrivait déjà Essebsi en conclusion à son ouvrage paru en 2009, le Bon Grain et l'Ivraie, où il se livrait à une analyse du bourguibisme à la fois empreinte d'admiration et critique sur ses échecs, notamment sur le plan démocratique. «Pour les nostalgiques des trente glorieuses de Bourguiba, Béji Caïd Essebsi représente le père protecteur, relève l'analyste Selim Kharrat. Aux yeux de beaucoup, c'est le zaim, l'homme fort, capable de rétablir une forme d'ordre. C'est une figure rassurante pour une élite économique qui a des intérêts à sauvegarder. Pour d'autres, il incarne le reto