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Libération

Une clinique qui prétendait «soigner» l’homosexualité condamnée en Chine

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Pour la première fois, un jeune homme ayant subi des séances d’électrochoc pour modifier son orientation sexuelle a obtenu une indemnisation en Chine.
Des militants liés au Centre LGBT (Lesbiennes, Gay, Bissexuels et Transsexuels) de Pékin protestent avec un mannequin dans une clinique de Pékin proposant de «corriger» l'orientation sexuelle, le 10 décembre 2010. (Photo Mark Ralston. AFP)
par AFP
publié le 19 décembre 2014 à 14h38

Pour la première fois en Chine, un tribunal pékinois a condamné vendredi une clinique pratiquant des traitements censés «soigner» l'homosexualité – un verdict inédit contre les «thérapies de conversion», très répandues dans un pays où les gays subissent de fortes discriminations.

La clinique psychiatrique Xinyu Piaoxiang, située dans la mégalopole de Chongqing (sud-ouest), s’est vu condamnée à verser 3 500 yuans (463 euros) à Yang Teng, le jeune homme homosexuel qui l’avait assignée en justice, a indiqué ce dernier à l’AFP. L’établissement devra par ailleurs publier sur son site des excuses publiques à l’égard du plaignant. Yang Teng avait expliqué avoir été traumatisé par des traitements de cette clinique, qui avait cherché à «corriger» son orientation sexuelle en lui administrant des électrochocs de façon répétée.

«Je vais montrer ce verdict à mes parents»

Le tribunal a finalement estimé qu'il n'était «pas nécessaire» d'avoir recours à des électrochocs, puisque «l'homosexualité ne nécessite aucun traitement médical», a rapporté Yang – confirmant le contenu du verdict, déjà partagé sur les réseaux sociaux. Pour les militants chinois de la cause homosexuelle, la plainte de Yang et le procès pékinois, sans précédent, constituaient une étape hautement symbolique. «Je vais montrer ce verdict à mes parents pour leur montrer ce que dit la justice chinoise, que l'homosexualité n'est pas une maladie mentale», s'est réjoui Yang Teng, aussi connu sous son surnom Xiao Zhen. L'AFP a tenté sans