Avec le second tour de la présidentielle, la Tunisie achève dimanche son marathon électoral. Comme prévu, la campagne s’est déroulée dans un climat pesant, surtout à la fin.
Animosité. Une tension renforcée par un écart plus serré qu'attendu au premier tour : avec 39% des voix, Béji Caïd Essebsi, donné grand favori, n'avait récolté que six points d'avance sur son outsider Moncef Marzouki, qui a largement bénéficié du report des voix d'Ennahdha. Les attaques verbales ont rythmé les dernières semaines, entre deux candidats que tout oppose et qui se vouent une animosité réciproque.
Béji Caïd Essebsi a refusé de débattre avec Moncef Marzouki, comparant la situation à celle du second tour entre Chirac et Le Pen en 2002. C'est donc par médias interposés que les deux finalistes se sont affrontés, voire invectivés : à la télé, dans leurs meetings, sur les réseaux sociaux et même à travers les panneaux publicitaires. «Viens au débat», ont défié les pro-Marzouki via des affiches dans les rues de Tunis, parodiant celles de la campagne d'Essebsi.
Il y a eu très peu d'échanges sur les programmes. C'est sur ce qu'incarnent respectivement les deux hommes que se sont focalisés les débats. Marzouki est un «extrémiste», soutenu notamment par les «salafistes jihadistes», a martelé Béji Caïd Essebsi. «Mon projet est de sortir le pays de la boue dans laquelle Marzouki nous a traînés», a-t-il lancé vendredi à la radio. Essebsi