La plaisanterie semble décidément avoir mal tourné. A tel point que le porte-parole de la Maison Blanche y voit désormais «une grave affaire de sécurité nationale». En juin, quand la bande-annonce de The Interview avait été dévoilée, la Corée du Nord avait déjà dénoncé «un acte de guerre». En imaginant au cœur du scénario l'assassinat du leader nord-coréen en personne, les réalisateurs Seth Rogen et Evan Goldberg devaient s'attendre à froisser le pays le plus fermé de la planète. Et quand une attaque massive a touché le système informatique de Sony le 24 novembre, les soupçons se sont naturellement portés vers Pyongyang.
Depuis quelques jours, le ton monte et les déclarations fusent des deux côtés dans ce qui ressemble de plus en plus à une partie de poker menteur. Vendredi, le FBI a assuré «avoir assez d'informations pour conclure à la responsabilité de la Corée du Nord», la police fédérale américaine assurant avoir trouvé «des liens avec d'autres logiciels dont le FBI sait qu'ils ont été développés par des acteurs nord-coréens». Le malware présenterait notamment des similitudes avec celui utilisé l'an dernier lors d'une attaque massive contre des banques et des médias en Corée du Sud, que Séoul avait attribuée à son voisin du Nord. Pyongyang rejette en bloc les accusations américaines : tout en saluant le piratage, le régime assure être en mesure de prouver son innocence. Et demande à Washington d'accepter de mener une e