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Libération
Portrait

Danuta Walesa, c’est pas de la Lech

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Toujours fleur bleue, l’épouse de Walesa, le leader polonais, fait une Trierweiler à un mari peu affectueux et souvent absent.
Danuta Walesa. (Photo Martin Colombet_hanslucas.com)
publié le 22 décembre 2014 à 17h06

Ah, si seulement une fois, rien qu’une fois, il lui avait offert des fleurs à la naissance d’un enfant. Ce n’est pourtant pas l’occasion qui a manqué : le couple en a huit. Pour le premier, Danuta Walesa, fraîchement débarquée de sa campagne, a attendu le geste. Rien. Lech avait même plutôt l’air triste à la maternité. Pour le deuxième, puis le troisième… toujours pas le moindre bouquet. Alors, elle a fini par ne plus attendre.

Epouse depuis quarante-cinq ans de celui qui fut le leader de Solidarité, le syndicat qui a ébranlé le monde communiste dans les années 80, puis qui a présidé la Pologne de 1990 à 1995, Danuta Walesa se raconte dans un livre étonnant de sincérité, entre récit à l’eau de rose et règlements de compte d’une femme longtemps soumise et invisible, qui veut se faire entendre. On y découvre, si on ne le savait pas encore, que même parvenue au sommet, mariée à un grand homme ou à un chef d’Etat, on n’en garde pas moins des rêves de midinettes. Celui de Danuta était tout simple, confondant de banalité : fonder une famille unie, avec un père responsable, qui travaille dur pour les enfants, et un mari attentionné, qui la regarde de temps en temps, la gâte, la désire… Raté.

Danuta Walesa, énergique et vive sexagénaire, a eu un destin extraordinaire. Elle naît dans une famille très pauvre de paysans polonais, deuxième d'une fratrie de neuf. Le père trime dur sur ses 5 hectares de mauvaises terres, qui ne font pas vivre le foyer. Les enfa