En Corée du Sud, on ne plaisante pas avec le régime de Kim Jong-un. Le gouvernement vient une nouvelle fois de le prouver, en faisant interdire un petit parti d’extrême gauche jugé trop proche du voisin du Nord. L’an dernier, plusieurs membres du Parti du progrès unifié (PPU) avaient été arrêtés pour conspiration et incitation à la révolte. Lors de réunions secrètes, ils auraient imaginé une rébellion en cas de nouvelle guerre entre les deux Corées. Le ministère de la Justice avait alors déposé une demande de dissolution auprès de la Cour constitutionnelle, qui l’a validée vendredi par huit voix contre une. Les cinq députés du PPU ont automatiquement été rayés des bancs de l’Assemblée. La formation, bien que comptant moins de 100 000 membres, était la troisième force politique du pays, et de loin la plus critique vis-à-vis du gouvernement conservateur.
C'est la première fois qu'un parti est interdit dans l'histoire du pays. Si les conservateurs ont accueilli la décision avec enthousiasme, de nombreuses voix se sont élevées pour défendre une démocratie jugée en danger. «La Présidente, Park Geun-hye, réutilise les méthodes dictatoriales de son père, et la Cour constitutionnelle a ouvert la voie au totalitarisme», a déclaré la chef du parti banni. Immédiatement après l'annonce de la décision, Amnesty International a exprimé ses craintes dans un communiqué : «L'espace réservé à la liberté d'expression s'est considérablement rétréci ces dernières années. Les autorités