Aux viols et aux violences, elles ont préféré la mort. Selon un rapport publié lundi par Amnesty International, des jeunes filles et des femmes yézidies du nord de l’Irak kidnappées par les jihadistes de l’Etat islamique (EI) se sont suicidées, ou ont tenté de le faire, pour échapper à leur sort d’esclaves sexuelles.
Jilan, 19 ans, avait été enlevée en août dans la région de Sinjar, que les peshmergas ont en partie repris ces derniers jours. Elle s'est retrouvée enfermée dans une pièce, avec 20 autres femmes, d'une maison de Mossoul. A la fin août, toutes se voient ordonner de se laver et d'enfiler des vêtements ressemblant à des costumes de danse. «Jilan s'est tuée dans la salle de bains. Elle s'est entaillée les poignets et s'est pendue. Je pense qu'elle savait qu'elle allait être emportée par un homme», a expliqué à Amnesty une jeune femme détenue avec elle et qui a réussi à s'échapper. Deux autres captives, âgées de 17 et 10 ans, ont elles aussi tenté de se suicider mais en ont été empêchées au dernier moment.
Durant ce mois d'août, les jihadistes ont enlevé des centaines, voire des milliers de Yézidis, une minorité kurdophone haïe par l'EI. Des centaines d'hommes ont été abattus tandis que les femmes, y compris des enfants, étaient enlevées pour être vendues, ou données à des membres ou des sympathisants de l'organisation. Les tortures et viols qu'elles ont subis relèvent du crime contre l'humanité, affirme Amnesty.