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Libération
Décryptage

L’Etat islamique à la recherche de sa cinquième colonne

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Mis en difficulté sur le terrain militaire, l’organisation d’Al-Baghdadi multiplie les purges internes et les exécutions pour l’exemple de présumés déserteurs.
Des membres de l'EI dans les rues de Raqqa, le 30 juin 2014. (Photo Reuters)
publié le 23 décembre 2014 à 19h56

Des barrages d'un genre nouveau ont surgi ces derniers jours dans les rues de Raqqa, bastion syrien de l'Etat islamique (EI), au centre du pays. Habitués aux hommes cagoulés de noir, les habitants de la ville soumise depuis près de deux ans à l'ordre des jihadistes ont très vite repéré les armes et les uniformes différents portés par les membres de cette nouvelle «police militaire islamique». Le dernier service de contrôle mis en place par Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) vise en fait les propres combattants de l'organisation qui se cacheraient en ville pour fuir les fronts où ils sont appelés pour mourir en martyr. «Une quinzaine d'étrangers ont été arrêtés non loin de mon magasin en une seule journée», nous raconte, dans un échange de messages par Internet, un commerçant du souk central. «J'ai vu ces hommes emmenés les uns après les autres à bord de 4×4 vers je ne sais où.»

A l'heure où les forces de l'Etat islamique sont engagées dans des batailles toujours plus meurtrières sur les fronts de Kobané - enclave kurde dans le nord de la Syrie, adossée à la frontière turque - ou d'Irak, les «déserteurs» potentiels sont traqués par les services de l'organisation terroriste. 400 d'entre eux seraient emprisonnés à Raqqa, selon l'activiste qui a révélé il y a quelques jours au Financial Times l'exécution d'une centaine de jihadistes étrangers cherchant à sortir des rangs de l'organisation. «Cette information a été sans doute volonta