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Libération
Libé anticrise

Pour que l’assistance juridique devienne un droit

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Monique Villa, présidente de la Reuters Foundation.
publié le 23 décembre 2014 à 17h06

Déterminée et entêtée, Monique Villa avance. Après une longue carrière à l'Agence France-Presse puis chez Reuters, elle prend, en 2008, la tête de Thomson Reuters Foundation. Et, là, elle constate que les actions philanthropiques financées par cette organisation n'ont «pas beaucoup de sens».

Elle revient alors vers le cœur du métier de Thomson Reuters, l'information, et recrute trente journalistes chargés d'enquêter sur «des sujets sous-traités» par les médias traditionnels. Des sujets qui concernent souvent des questions de corruption ou de trafic.

En 2010, un avocat lui parle du bénévolat de compétences. Des avocats donnent 2,5% de leurs revenus annuels sous forme d’heures de travail gratuites pour aider des personnes qui n’ont pas les moyens de se payer une défense. Si la pratique est relativement répandue aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Australie, elle l’est beaucoup moins dans le reste du monde.

Monique Villa crée donc TrustLaw afin d’étendre le système en démarchant des cabinets d’avocats dans le monde entier. L’objectif est double : qu’ils donnent de leur temps et de leur expertise mais aussi qu’ils forment des juristes dans les pays qui en manquent.

Journalisme, droit, les deux approches se rencontrent : les journalistes sont souvent ceux qui «lèvent un lièvre». Le cas est alors transmis aux cabinets d'avocats, et ces derniers agissent.

En quatre ans, TrustLaw a attiré 2 200 membres, issus de 450 cabinets d’avocats, parmi les plus important