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Libération

L’épuration bat son plein au sein du Parti socialiste vénézuélien

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publié le 25 décembre 2014 à 19h46

«Il faut virer les faux socialistes qui détruisent le processus révolutionnaire de l'intérieur», assure Janeth Sapié, une militante du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV). Mi-novembre, Francisco Ameliach, un haut responsable du PSUV, twittait à ses troupes : «Le militant qui fomente la désunion doit être dénoncé sur denunciainfiltradospsuv@gmail.com ou par texto au 0416 9425792.» Menaçant, le leader socialiste a tenu à rappeler que, selon les statuts du PSUV, «les militants doivent s'abstenir de faire des déclarations publiques contre des dirigeants ou contre le parti».

Le courant réformateur Marée socialiste, qui dénonce notamment la corruption qui gangrène l'Etat vénézuélien, se retrouve en ligne de mire de cette politique de délation. «Depuis la mise en place du "0800-balance", plus de 350 militants ont été expulsés du PSUV juste pour avoir émis des critiques, assure un de ses représentants, Nicmer Evans, dont la carte vient d'être retirée sans explication. Il y a un petit groupe de personnes qui a pris le pouvoir au PSUV pour diriger le gouvernement comme elles l'entendent. Ils nous traitent d'infiltrés, de cinquième colonne, mais ce sont eux les traîtres à l'héritage d'Hugo Chávez. La tolérance et l'autocritique ont toujours fait partie des recommandations de notre Comandante». Le leader de Marée socialiste ne veut pas faire de «dénonciation irresponsable», mais pointe tout de même du doigt l'ancien militaire Dio