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Libération
Interview

«Dur de lutter contre des peurs irrationnelles»

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Pour le PDG de Voyageurs du monde, l’information sur les risques doit être précise mais pas anxiogène :
publié le 26 décembre 2014 à 20h06

Jean-François Rial, fondateur et PDG de l’agence Voyageurs du monde, relativise l’idée d’un rétrécissement du monde.

Le nombre de destinations diminue-t-il ?

Ce phénomène n’est qu’apparent et lié au fait que le «risque islamiste», très largement exagéré, restreint les possibilités de voyage, en particulier dans le monde saharien. D’autres destinations s’ouvrent progressivement, comme la Colombie ou l’Iran, qui sont très normalisés d’un point de vue touristique. En réalité, il n’y a jamais eu aussi peu de morts par guerre en proportion de la population mondiale. Mais comme chaque incident est ultramédiatisé, on a l’impression inverse.

Les recommandations aux voyageurs proposées sur le site du Quai d’Orsay sont-elles excessives ?

Elles sont globalement pertinentes, même si elles restent très prudentes par nature. On peut tout juste s’interroger sur la mention «vigilance renforcée», de couleur jaune, qui concerne par exemple le sud du Maroc, dans le Sahara occidental, ou la Tunisie. De deux choses l’une, soit ces zones sont déconseillées, soit elles ne posent pas de problèmes, comme c’est le cas. Ce classement intermédiaire est avant tout anxiogène et peut avoir pour conséquence de dissuader les gens de se rendre dans des zones ne présentant aucun danger particulier.

La désaffection des touristes pour les destinations du Maghreb ou de l’Egypte va-t-elle perdurer ?

C’est malheureusement probable et aussi dur qu’injuste pour l’industrie touristique de ces pays. La plupart des pays arabes et musulmans sont victimes d’amalgames avec ce qui se passe en Syrie, au Pakistan ou au Yémen qui, il y a quelques années, étaient ouverts au tourisme. Ils sont les premières victimes de l’islamisme radical, qui s’en prend aux mus