L’Afrique n’est pas un seul et même pays, et pourtant c’est tout le continent «noir» qui effraie les touristes. Un amalgame qui engendre de terribles conséquences économiques dans des régions qui ne sont touchées ni par le virus Ebola ni par les attaques islamistes. Pour le Sénégal, Nomade Aventure a enregistré ces trois derniers mois une baisse de 70% de ses réservations. Pour le Togo ou le Ghana, il n’y en a plus aucune, et pour le Bénin, à peine une poignée. Ce sont pourtant des pays stables qui n’ont pas été touchés par la fièvre Ebola.
Les agences de voyage françaises (et occidentales en général) enregistrent une baisse extrêmement importante de la fréquentation touristique sur le continent africain. «Les gens pensent qu'ils vont respirer Ebola en se promenant en Afrique !» se désole le directeur général de Nomade Aventure, Fabrice Del Taglia, qui dénonce ces «réactions excessives et injustes», «incroyablement irrationnelles».
Zéro. Même les pays d'Afrique de l'Est et australe, situés à des milliers de kilomètres du foyer de l'épidémie, sont touchés. Les destinations phares, comme le Kenya ou l'Afrique du Sud, ont dû largement communiquer sur leur éloignement avec Ebola ces derniers mois. Le groupe AndBeyond, qui propose des lodges de luxe dans toute la région australe, a publié une carte pour indiquer le nombre de cas recensés dans les pays où il accueille ses visiteurs. Le chiffre est invariable : zéro.