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Libération

L’Egypte fatiguée d’attendre le retour des visiteurs

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Sorti des tablettes de réservations depuis la révolution de 2011, le pays espère une lente reprise, surtout du côté des voyageurs asiatiques.
publié le 26 décembre 2014 à 19h56

Carte des zones déconseillées en Egypte

Les cars se garaient en file indienne aux abords du souk pour déposer les vacanciers, et retournaient les chercher quelques heures plus tard. A l’aube des vacances de Noël, les ruelles du Khan Khalili, au cœur du Caire islamique, grouillaient de touristes et de vendeurs ambulants. Sameh Seliman n’a qu’un seul rêve : revivre ces scènes.

Cela fait près de quatre ans que le vendeur de bijoux tente de survivre à la baisse vertigineuse de la fréquentation touristique survenue au lendemain des mouvements populaires de janvier 2011. «En 2010, à la même époque, c'était la ruée, se souvient Sameh. De nombreux magasins levaient le rideau dès 7 heures pour accueillir les premiers touristes. Aujourd'hui, ils traînent des pieds. Certaines échoppes n'ouvrent parfois qu'à la tombée de la nuit. Pourquoi se presser ?» Le gouvernement affiche pourtant son optimisme. Début décembre, le ministre du Tourisme, Hisham Zaazou, se félicitait de la hausse des revenus touristiques pour le deuxième trimestre 2014, à savoir un bon de 112% comparé à l'année précédente. Selon le ministre, le pays des pharaons pourrait même renouer avec le tourisme de masse antérévolution d'ici la fin 2015.

Réserve. «Des mensonges !» s'emporte Ahmed, fatigué d'entendre parler du «retour des touristes». Cet employé d'agence de tourisme converti en assistant de classe dans une école internationale n'a observé aucun