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Libération
Récit

Pékin place Gmail dans les indésirables

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Censure. Gênée par la messagerie de Google, la Chine a décidé d’en bloquer totalement l’accès.
Le siège de Google dans la capitale chinoise. (Photo Jason Lee. Reuters)
publié le 29 décembre 2014 à 19h56

La «grande muraille» de la censure, érigée de longue date par le Parti communiste pour tenter de museler les 600 millions d’internautes chinois, est montée d’un cran supplémentaire. Gmail, le service de courrier électronique de Google, est désormais proscrit en Chine, ont déploré lundi de nombreux spécialistes.

Depuis des années, Gmail n’était certes disponible que par intermittence ; il était de surcroît affligé d’une singulière léthargie en raison d’obstacles électroniques intentionnellement placés par les autorités. Une ruse ostensiblement destinée à inciter les internautes à se tourner vers des boîtes mails chinoises - dont le contenu est aisément accessible par la police. Mais cette stratégie a eu l’effet inverse, encourageant de nombreux Chinois à choisir malgré tout Gmail pour sa garantie d’anonymat. Nombre d’internautes se sont également équipés d’un «réseau virtuel privé» (VPN). Gratuits ou payants, ces systèmes permettent de contourner la censure et, entre autres, aujourd’hui encore, d’accéder malgré tout à Gmail sans entrave.

Confiance. Les autorités n'ont pas ouvertement revendiqué leur mise au pilori de Gmail. Lundi, un porte-parole officiel a feint de ne «pas être au courant» de cette interdiction qui affecte pourtant des millions d'hommes d'affaires étrangers et de Chinois qui, pour des raisons pratiques comme pour des raisons de confidentialité, faisaient jusqu'alors confiance à Google. La compagnie américaine aver