Jusqu’à ce vendredi 9 juillet, on ne disposait que de deux médiocres photos d’Abou Bakr al-Baghdadi, l’une fournie par le FBI, l’autre par le ministère irakien de l’Intérieur. Mais était-ce vraiment lui ?
Cette fois, c’est lui-même qui choisit de se dévoiler. On peut le voir sur une vidéo tournée dans la grande mosquée historique de Mossoul, la deuxième ville d’Irak, qu’il a conquise quasiment sans combats. Et s’il a accepté de se montrer, tout de noir vêtu, c’est pour se proclamer calife (successeur de Mahomet), sous le nom d’Ibrahim. Car, pour prétendre au titre de calife, il lui fallait sortir de l’ombre et prononcer un prêche afin de recueillir l’allégeance des musulmans. De simple chef de guerre, il passe ainsi à un statut qui lui fait réunir sur sa seule personne les pouvoirs politiques et spirituels, ce qui, en théorie, le hisse au rang de supérieur hiérarchique du roi d’Arabie, gardien des deux lieux saints de l’islam, ou du président de la Confédération mondiale des oulémas musulmans, l’Egyptien Youssef al-Qaradawi. Son territoire s’étend de la périphérie d’Alep à celle de Bagdad soit une superficie comparable à la Grande-Bretagne, sur lequel vivent 6 à 8 millions de personnes.
«Je suis le wali désigné pour vous diriger, mais je ne suis pas meilleur que vous. Si vous pensez que j'ai raison, aidez-moi, et si vous pensez que j'ai tort, conseillez-moi et mettez-moi sur le droit chemin. Obéissez-moi tant que vous obéissez à Dieu en vous», dira-t-il, près d'un siè