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Libération

Bangui : les négociations pour la libération des otages interrompues

Les négociations pour la libération des deux humanitaires enlevés lundi par des anti-balaka doivent reprendre mercredi matin. L'employée de l'ONU a été remise en liberté.
Des soldats de la force européenne RCA à Bangui, lundi, après l'enlèvement des deux humanitaires. (Photo AFP)
publié le 20 janvier 2015 à 16h30
(mis à jour le 20 janvier 2015 à 20h47)

Les négociations pour la libération de l'humanitaire française de 67 ans et du religieux centrafricain n'ont pas abouti ce mardi soir et reprendront mercredi matin. L'archevêque de Bangui, qui est au coeur des tractations avec les miliciens anti-balaka qui détiennent les deux otages, a pu s'entretenir brièvement avec la Française. Mgr Dieudonné Nzapalainga s'apprête à passer une nouvelle nuit dans le quartier de Boy Rabe, principal fief des anti-balaka dans la capitale centrafricaine et lieu de détention des otages. «Je suis otage volontaire, je suis solidaire», explique-t-il.

Une employée de l'ONU enlevée ce mardi matin en Centrafrique a elle été libérée par ses ravisseurs en fin d'après-midi, a confirmé à Libération le porte-parole de la force onusienne de maintien de la paix en Centrafrique, la Minusca, Hamadoun Touré.  C'est sur l'axe reliant l'aéroport au centre-ville de Bangui que cette expatriée avait été enlevée ce mardi, en fin de matinée. Ce nouveau rapt est intervenu au lendemain de ceux de deux humanitaires, dont une Française de 67 ans, par des miliciens anti-balaka.

Au moment de son enlèvement, l'employée de l'ONU, dont la nationalité n'a pas été révélée, «se trouvait dans un minibus effectuant le ramassage des personnels onusiens, avait précisé le porte-parole de la Minusca. Le véhicule se dirigeait en direction du bureau quand il a été intercepté par des hommes armés qui circulaient à moto.»

«Toute attaque est assimilée à un crime de guerre»

Plus tôt dans la matinée, l'ONU avait déjà été la cible d'hommes armés. «Entre 6 heures et 6h30, soit 30 à 45 minutes après ce rapt, un autre véhicule a été victime d'un car-jacking mais nos employés ont réussi à fuir», relate Hamadoun Touré. Dans un communiqué, la Minusca exigeait «la libération immédiate et sans conditions de son personnel ainsi que celle des deux personnes enlevées la veille», et «rappelle que toute attaque contre ceux qui sont chargés du maintien de la paix est assimilée à un crime de guerre et sera punie comme tel». «Notre seule préoccupation est que notre employée nous revienne saine et sauve», insistait son porte-parole.

Pendant ce temps, les négociations pour la libération des deux autres personnes enlevées lundi, se poursuivaient. Elles sont menées notamment par l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga. La Française, âgée de 67 ans, se trouvait en Centrafrique en tant que membre d’une association qui travaille en collaboration avec la Coordination diocésaine de la Santé (Codis). Elle a été enlevée dans le quartier de Fouh, un des principaux bastions des anti-balaka. C’est dans le quartier voisin de Boy Rabe, lui aussi fief des miliciens, qu’elle serait détenue en ce moment.

«L’ambassadeur a demandé de laisser faire la justice»

Les ravisseurs exigent en échange de sa libération celle du «général Andjilo», un des principaux chefs anti-balaka du pays, arrêté samedi par la Minusca dans la ville de Bouca, à 200 kilomètres au nord de Bangui. «J'ai décidé de venir dans le quartier de Boy Rabe le soir même (lundi soir) afin de rencontrer les anti-balaka», explique Mgr Dieudonné Nzapalainga. Je les ai vus à cinq reprises, j'ai même dormi sur place. Il y a eu des hauts et des bas dans les négociations. Le chef du quartier, le ministre de la Sécurité et l'ambassadeur de France ont aussi participé aux tractations. L'ambassadeur a demandé aux anti-balaka de laisser faire la justice au sujet de la détention de Andjilo et d'œuvrer pour la réconciliation.»