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Hollande grimé en Hitler dans un journal marocain

Le directeur de la publication du magazine «Al Watan Al Ane» dit assumer cette une très douteuse.
L'hebdomadaire marocain «Al Watan Al Ane» a publié ce photomontage en première page de son édition datée du jeudi 29 janvier.
publié le 30 janvier 2015 à 13h47

François Hollande affublé d'une petite moustache et d'un brassard à croix gammée. Al Watan Al Ane, un hebdomadaire arabophone marocain, a publié ce photomontage très douteux sur sa une de ce jeudi, raconte le site TelQuel. La photo est accompagnée de ce titre : «Les Français vont-ils faire renaître les camps de concentration d'Hitler pour exterminer les musulmans ?» 

Interrogé par TelQuel, le directeur de la publication Abderrahim Ariri «assume» totalement son choix éditorial : «C'est très peu à l'encontre du président français, il mérite pire. Le gouvernement français n'assure pas la sécurité des citoyens musulmans en France, comme c'est le cas pour la communauté juive. La France prépare le pays à priver les musulmans de leurs droits, logements et emplois, si ça continue comme ça.» Sur Francetvinfo, il ajoute : «C'est une sonnette d'alarme pour la classe politique, au Maroc et en France. Depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, nous avons beaucoup de témoignages qui nous indiquent que l'islamophobie a pris des proportions très inquiétantes en France.»

Deux jours après les commémorations des 70 ans de la libération du camp d'Auschwitz, le journaliste va jusqu'à comparer le climat actuel en France à la Nuit de cristal de 1938, qui s'est soldée par la mort de 91 juifs et la déportation de 35 000 d'entre eux : «Hitler a considéré cet assassinat comme un don du ciel et en a profité pour mobiliser les Allemands contre les juifs, assure Abderrahim Ariri sur Francetvinfo. L'acte terroriste est un don du ciel pour Hollande, qui en a profité pour se redonner une virginité politique.»

Aïcha Akalay, directrice de la publication de TelQuel explique sur Francetvinfo : «Scandaleux vu de France, ce discours est symptomatique. Cela traduit un malaise au sein de la société marocaine. A la fois un malaise des Marocains vis-à-vis des amalgames qui sont faits entre les musulmans et les terroristes et un malaise dans les relations entre la France et le Maroc.» Selon Telquel, cette une peut tout de même coûter cher au quotidien, l'article 52 du Code de la presse stipulant que «l'offense commise publiquement» envers un chef d'Etat étranger est punie d'une peine d'un mois à un an de prison assortie d'une amende.