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Des clients d'HSBC finançaient Al-Qaeda

On l'appelait «la chaîne d'or» d'Oussama ben Laden. Certains des bienfaiteurs de l'organisation terroriste étaient clients de la branche suisse de la banque.
Le logo de la banque HSBC (Photo Carl Court. AFP)
publié le 10 février 2015 à 13h29

Tout commence en mars 2002. Nous sommes six mois après le 11 Septembre et les Etats-Unis emploient les grands moyens pour démanteler le réseau financier d'Al-Qaeda. Au cours d'un raid avec les forces bosniaques à Sarajevo, les enquêteurs tombent sur une liste de 20 noms qu'ils vont appeler la «Chaîne d'or» («Golden Chain»). Ce sont les supposés plus grands donateurs de l’organisation terroriste Al-Qaeda.

Selon des informations du quotidien suisse Tages Anzeiger, certains de ces bienfaiteurs étaient clients de la banque HSBC en Suisse. Ils feraient partie des cercles influents et des milieux d'affaires d'Arabie saoudite. La question est donc de savoir si la banque était au courant des activités illicites et terroristes de ces clients. Réponse du journaliste : «Dans la plupart des cas, oui : la banque n'avait qu'à lire les journaux.» Un exemple ? En juillet 1999, un Saoudien de 70 ans, patron d'un conglomérat international, ouvre un compte à son nom chez HSBC à Genève. En 2003, The Sunday Times qui enquête sur la Chaîne d'or, le mentionne en écrivant son son nom noir sur blanc dans un article.

Les membres de la Chaîne d'or restent plusieurs années clients de la banque HSBC. On parle de sommes entre 70 et 200 millions de dollars, sur leurs comptes entre 2006 et 2007, malgré une politique de démantèlement des financements du terrorisme, lancée par la banque à partir de 2003. Dans au moins trois cas, il s’avère que HSBC a poursuivi la relation bancaire avec des clients soupçonnés publiquement d’avoir financé le terrorisme.

Pour plus de détails, lire l'enquête de Georg Mascolo, Frederik Obermaier et Tanjev Schultz.