Acheter Charlie Hebdo est-il devenu si subversif que cela mérite d'être fiché ? C'est ce qu'a l'air de penser la police du Wiltshire, puisqu'elle a demandé aux kiosquiers de livrer les noms des acheteurs de l'hebdo satirique, rapporte le Figaro. La semaine dernière, Anne Keat, une retraitée, a écrit au Guardian pour raconter que son marchand de journaux lui avait avoué avoir dû communiquer à la police son identité, après que cette habitante de Corsham lui a demandé de lui mettre un exemplaire de côté.
Quelques jours après, la police s'est excusée et a juré que les fiches des personnes concernées seraient effacées. Une porte-parole, citée par le Guardian, a déclaré : «Après les attaques de Paris, la police du Wiltshire a entrepris d'évaluer les tensions communautaires à travers le pays. Dans le cadre de ce travail, les policiers de secteur ont axé leur vigilance sur les commerces, en particulier les marchands de journaux qui pouvaient distribuer Charlie Hebdo et qui pouvaient être considérés comme vulnérables. Il n'y a pas de menace spécifique sur le territoire et rien ne suggère que les kiosques sont vulnérables […]. La police du Wiltshire voudrait présenter ses excuses aux personnes qui en ont été affectées […]. La police du Wiltshire est assurée que l'intention de l'officier de police [qui a pris les noms] était purement de l'ordre de la sécurité publique.»
Les caricatures de Charlie Hebdo ont été source d'interrogation au Royaume-Uni, particulièrement dans les médias qui ont assez largement évité de les diffuser. Dimanche, à l'appel de l'association Muslim Action Forum, des milliers de personnes ont manifesté devant Downing Street contre les caricatures du prophète Mahomet, raconte encore le Figaro.