L'équation était simple pour les autorités du district de Jember, dans l'est de l'île de Java, en Indonésie. Faire passer un test de virginité pour être diplômée. Une façon d'empêcher les relations sexuelles hors mariage via un code de bonne conduite. «Si elles ne sont pas vierges, elles n'auront pas leur diplôme, expliquait Mufti Ali, un parlementaire du parti musulman Eveil National, au site beritajatim.com. On ne peut pas tester les garçons, mais au moins, avec ce règlement, les filles auront peur. Les garçons ne passeront pas à l'acte puisque les filles ne voudront plus.» Si le test se révélait positif, elles n'auraient pas eu le droit de passer leurs examens finaux.
Le texte a aussitôt provoqué un énorme scandale, même parmi les responsables religieux. Ils expliquaient que les lycéennes seraient de cette façon dénoncées sur la place publique et qu’elles feraient l’objet de moqueries et de discriminations, dans une société musulmane et extrêmement conservatrice. Face à la polémique, les autorités locales ont reculé et abandonné le dispositif. Ils ont ensuite présenté leurs excuses.
Ce n'est pas la première fois que l'Indonésie envisage de faire passer des tests de virginité dans les lycées. En 2013, Mohammad Rasyid, chef de l'éducation du district de Prabumulih à Sumatra, voulait en faire passer un chaque année, aux jeunes filles entre 16 et 19 ans, «afin de protéger les enfants de la prostitution et du libertinage. C'est pour leur bien, chaque femme a le droit à la virginité». Le projet avait été rejeté par le ministre de l'Education indonésien.
Human Rights Watch dénonçait par ailleurs en novembre la pratique persistante de tests de virginité sur des femmes recrutées dans la police indonésienne. Pour pouvoir y adhérer, chaque candidate doit subir un examen médical douloureux afin de montrer que leur hymen est intact. Une pratique qui perdure depuis les années 60.