Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré, dimanche matin, qu'il se rendrait «dans les tous prochains jours, à la fois au Tchad, au Cameroun et au Niger». La région, victime du groupe islamiste Boko Haram, doit être «aidée» dans ses initiatives, quoique la France n'ait pas vocation à «s'investir directement dans ce conflit».
Le Nigeria a, par ailleurs, subi, dimanche, une attaque kamikaze dans la ville de Damaturu, au Nord-Est, faisant 7 morts et 32 blessés. Bien qu’aucune revendication n’ait été proclamée, cette région a déjà vécu de nombreux attentats similaires, eux-mêmes revendiqués par Boko Haram. C’est pourquoi, le Nigeria, avec ses voisins, le Tchad, le Niger, le Cameroun et le Bénin, également victimes des exactions commises par les jihadistes depuis près de six ans, ont conclu un accord, début février, pour la mobilisation de 8 700 hommes prêts à lutter contre le groupe terroriste. Cette décision doit être validée par l’Union africaine, et par le Conseil de sécurité des Nations unies, où ce projet de résolution sera soutenu par la France.
Cependant, si Paris n'a vocation qu'à appuyer les pays africains dans ce combat, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, précisait, en décembre, lors d'un forum sur la sécurité à Dakar, qu'il pourrait «contribuer à la coordination d'une force militaire régionale en Afrique de l'Ouest» : «Les quatre pays frontaliers [du Nigeria] ont fait valoir leur intention de mobiliser des unités militaires pour combattre Boko Haram. S'ils ont besoin de soutien organisationnel, d'ingénierie, de commandement et d'inter-opérabilité, c'est ce que la France leur propose.» Mais, encore une fois, le ministre excluait toute intervention directe dans ce conflit, indiquant que la France avait déjà déployé 5 000 hommes au Mali et en République centrafricaine.