L'affaire, éclatée en 2013, fait aujourd'hui étrangement écho au scandale Swissleaks, du nom donné aux révélations de presse sur le système de fraude fiscale massif organisé depuis la Suisse par la banque HSBC. Sauf qu'en l'espèce elle concerne la banque UBS. Des juges d'instruction français avaient mis en examen la banque suisse pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, lui imposant une caution record de 1,1 milliard d'euros. Trois de ses anciens dirigeants sont aujourd'hui visés par un mandat d'arrêt. Ceux-ci n'auraient pas répondu à une convocation des magistraits, délivrée en janvier.
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Implantés en Suisse, ces trois ex-dirigeants étaient jusqu’à la fin des années 2000 chargés de la gestion de fortune pour l’Europe de l’Ouest pour l’un d’entre eux, et pour la France pour deux d’entre eux.
Dans cette enquête, révélée en juillet 2014 par l'Agence France Presse, UBS est soupçonnée d'avoir participé à un système présumé de démarchage de riches clients français pour qu'ils ouvrent des comptes en Suisse, à l'insu du fisc. Après avoir été mise en examen en juin 2013 pour «démarchage illicite», la banque a été mise en examen par les juges Serge Tournaire et Guillaume Daïeff à l'été 2014 pour blanchiment aggravé de fraude fiscale sur la période 2004-2012. Les juges ont alors fixé la caution à 1,1 milliard d'euros, une somme inédite et contestée en vain par la banque suisse devant la cour d'appel de Paris, puis la Cour de cassation.
L’enquête n'aurait pu être lancée sans la dénonciation d’anciens salariés. L’une des pièces clé du dossier est en effet une note anonyme transmise à l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), qui détaille un système de double comptabilité, consigné par écrit ou sur un fichier informatique, permettant de noter les ouvertures de comptes non déclarées en Suisse réalisées par des commerciaux en France. Ce système aurait permis de ne pas laisser de trace officielle, tout en garantissant un calcul discret des bonus des chargés d’affaires pour leurs opérations en France.