Le nouvel an chinois est l'occasion de se retrouver en famille durant la «semaine d'or», fériée depuis Mao. Une tradition qui génère chaque année un monstrueux exode urbain, qui s'étend sur une quarantaine de jours. L'année de la chèvre ayant commencé le 19 février, la période des fêtes appelée Chunyun a commencé le 4 février et prendra fin le 16 mars.
Avion, train, bus, voiture, moto… Cette année, le ministère des Transports a prévu 2,8 milliards de déplacements individuels dont 266 millions de trajets rien qu’en train. Ce qui fait en moyenne 6,8 millions de passagers dans les gares chaque jour. Cette incroyable marée humaine pose de véritables problèmes aux Chinois qui craignent, jusqu’à la dernière minute, de ne pas parvenir à réserver une place, y compris à même le sol.
Baidu, le «Google chinois», a représenté une petite partie de ces déplacements sur des cartes interactives grâce aux 350 millions d'utilisateurs de smartphone géolocalisés. La carte, actualisée toutes les heures, montre sans surprise que les hubs tels Pékin, Shanghai et Canton (du nord au sud) sont les plus gros points de départ en vacances – en tout cas en ce qui concerne les citoyens tracés par Baidu.
La Chine n'en finit pas de s'urbaniser, elle devrait atteindre 800 millions de citadins en 2020. Actuellement, dans les plus grandes villes du pays, au moins une personne sur cinq est un migrant. Le gouvernement chinois a annoncé l'an dernier que la délivrance des hukou, sorte de permis de résidence des ruraux en ville créés sous Mao afin de réguler l'afflux des paysans dans les villes, sera plus encadrée.
Le pays, qui compte aussi d'immenses déserts, compte désormais 52,6% d'urbains, comme le montre cette autre carte interactive et prospective, éditée par l'institut McKinsey.