Le gouvernement grec a estimé ce jeudi que la réunion vendredi des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles «laissera apparaître qui veut une solution et qui n'en veut pas», après le rejet par l'Allemagne de la demande d'Athènes d'extension de l'accord de prêt européen.
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Dans la matinée, le gouvernement grec a en effet envoyé une demande pour obtenir la prolongation de son financement international pour six mois. Le gouvernement de gauche y acceptait la supervision des ses créanciers (UE, BCE et FMI), même s'il n'utilise plus le mot «troïka», une concession majeure. Et il s'engageait à «financer pleinement toute nouvelle mesure, tout en s'abstenant de toute action unilatérale qui saperait les objectifs budgétaires, la reprise économique et la stabilité financière».
Mais le ministère des Finances allemand a estimé que la requête ne représentait «pas une solution substantielle» et ne répondait pas aux critères fixés par la zone euro. Parmi eux figurent l'engagement à ne pas détricoter les réformes déjà engagées, à ne pas mettre sur les rails de nouvelles réformes qui pèseraient sur les finances publiques grecques, ou encore un engagement d'Athènes à rembourser tous ses créanciers.
Un jugement lapidaire nuancé par le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, qui a de son côté jugé que la demande grecque n'est «pas suffisante» mais «doit être utilisée comme point de départ de négociations».
En France, le Premier ministre, Manuel Valls a réagi aux dernières déclarations d'Aléxis Tsípras en affirmant y voir «le signe encourageant qu'une solution est possible et très rapidement». «La France agit et agira jusqu'au bout pour que la Grèce conserve toute sa place dans cette Europe» et dans la zone euro, a-t-il ajouté, dans son discours de réponse à la motion de censure déposée par la droite et le centre.
Le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, doit faire voter vendredi une série de lois sociales pour desserrer l'étau de la rigueur.