Des centaines d'étudiants américains ont quitté leur cours, lundi à Madison, dans l'Etat du Wisconsin, pour aller occuper le bâtiment du Capitole de l'Etat du Wisconsin afin de protester contre le nouveau meurtre d'un étudiant noir par un policier.
Vendredi dernier, Tony Robinson, un Afro-Américain de 19 ans, fraîchement diplômé, a en effet été abattu par un officier blanc. Tout commence lorsque l’agent Matt Kenny reçoit un appel téléphonique. On lui indique qu’un jeune perturbe la circulation en sautant devant des voitures. Le policier se lance alors à sa poursuite et finit par le retrouver dans un appartement. Après une altercation entre les deux hommes, l’adolescent est transporté à l’hôpital, grièvement blessé, puis succombe à ses blessures. Une nouvelle vague d’indignation secoue alors le pays.
Tout le week-end, des manifestants se sont rassemblés à Madison. Lundi, 1 500 lycéens pénétraient le Capitole, bras dessus, bras dessous, en entonnant le désormais célèbre refrain du mouvement Black Lives Matter («Les Vies des Noirs comptent»): «Pas de paix sans justice !» et en brandissant des pancartes de soutien au jeune homme.
«Aujourd’hui dans le Wisconsin, protestation de masse dans le Capitole contre le meurtre de Tony Robinson.»
Today in Wisconsin, mass protests in capitol against #TonyRobinson shooting. #BlackLivesMatterhttp://t.co/MF0C5hLTBt pic.twitter.com/5vIsxey8bS
— Sally Kohn (@sallykohn) March 10, 2015
«Incroyable marche de Black Lives Matter à Madison pour Tony Robinson aujourd’hui - occupation du capitole du Wisconsin.»
Incredible #BlackLivesMatter walk-out in Madison for #TonyRobinson today - occupying Wisconsin State Capitol! pic.twitter.com/wSzEj4XvpA
— Collin Rees #DefundThePolice (@collinrees) March 9, 2015
«Les étudiants de Madison déclarent que la vie des noirs compte et se mobilisent pour la justice, pour Tony. Nous vaincrons !»
Madison Students Declare #BlackLivesMatter and stand together in #justice4tony
— Renee PurrpleCatmama (@PurrpleCatMama) March 9, 2015
chanting I Believe that we will win! pic.twitter.com/DYYVadrJY3
Face à cette hausse des violences policières, le scientifique Samuel Sinyangwe a décidé de recenser l'ensemble des crimes commis par les policiers américains en 2014. En regroupant témoignages sur les réseaux sociaux et informations trouvées sur des bases de données (telles que FatalEncounters.org ou KilledbyPolice.net), il a réussi à couvrir 88% des accidents rapportés.
A travers cette carte, qui permet de visualiser où et à quel moment les homicides policiers se sont produits, Samuel Sinyangwe et son équipe ont voulu retracer les incidents selon les «races» des victimes. Et pour eux, le résultat est édifiant : «Les Américains ont plus de risques de mourir des mains de la police s'ils sont noirs.» Pire, le risque n'augmente pas avec le taux de criminalité du quartier, explique le Daily Dot, mais selon le comportement des agents de police en fonction des localités. Certains quartiers, démographiquement similaires, ne disposent pas d'un même taux de violence policière.
Au total, 1 175 personnes ont été tuées par la police en 2014 dont 26% d’Afro-Américains, soit 5% de plus qu’en 2012. Le risque d'être tué par un officier est trois fois plus élevé pour un Noir que pour un Blanc.