En Allemagne, l’heure est à la douleur. Angela Merkel a annulé tous ses rendez-vous mardi, le président de la République, Joachim Gauck, a abrégé son séjour en Amérique latine, les députés du Bundestag ont interrompu leurs travaux.
La chancelière, «bouleversée», devrait se rendre ce mercredi matin sur les lieux de l'accident, accompagnée de Hannelore Kraft, la ministre-présidente du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la région de Düsseldorf d'où venait une grande partie des passagers du vol 4U9525.
Au moins 67 Allemands étaient à bord, dont 16 adolescents en voyage de classe ainsi que deux bébés. A l’aéroport de Düsseldorf, les drapeaux sont en berne. Les sites de Lufthansa et Germanwings ne sont plus accessibles, remplacés par un logo noir. L’ensemble du personnel des compagnies portait mardi une cravate noire.
Stupeur. En Espagne, d'où provenaient 45 des passagers de l'avion, c'est aussi la stupeur. Le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, a aussitôt suspendu son agenda et constitué un cabinet de crise pour coordonner l'aide aux victimes et à leurs familles.
Quant au nouveau roi, Philippe VI, en visite officielle en France, il a annulé ses activités alors qu'il se trouvait avec le président Hollande. L'avion sinistré étant parti de l'aéroport barcelonais d'El-Prat, la mobilisation a été spécialement forte en Catalogne, où le chef de l'exécutif régional, Artur Mas, a mobilisé un groupe de psychologues et de médecins légistes dans le terminal 2, d'où est parti l'A320, pour prendre en charge et renseigner les proches des victimes. «Mon gouvernement a mis à disposition tous les moyens nécessaires pour acheminer les familles vers le lieu de l'accident [près de Barcelonnette]», a-t-il indiqué.
«Double choc». En Espagne, Germanwings est connue puisqu'elle est devenue l'une des principales compagnies à assurer des liaisons entre l'Allemagne, le pays de la majorité des victimes, et la Catalogne, lieu de villégiature et de résidence de nombreux Allemands - tout comme Majorque, la grande île des Baléares. «Pour nous, a ajouté Artur Mas, c'est donc un double choc et un sujet de préoccupation. Nous espérons que cela n'affecte pas les intenses déplacements en provenance de l'Allemagne.»