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Contre l’Etat islamique, Londres forme les rangs

Le Royaume-Uni s’apprête à entraîner les combattants de l’opposition syrienne modérée.
L’armée britannique avait entraîné les soldats irakiens en 2005. (Photo Ali al-Saadi.AFP)
publié le 26 mars 2015 à 19h36

L'armée britannique va entraîner «l'opposition syrienne modérée» combattant le groupe Etat islamique (EI), a annoncé jeudi le ministère de la Défense à Londres. «Dans tous les cas, il revient aux forces locales de battre l'EI, et nous allons les aider à mettre en place des forces terrestres qui soient suffisamment efficaces en Syrie, ainsi qu'en Irak», a déclaré le ministre de la Défense, Michael Fallon, devant le Parlement britannique qui se réunissait pour la dernière fois jeudi, avant sa dissolution, lundi, dans la perspective des législatives du 7 mai.

Absence. Le ministre de la Défense a précisé que 75 instructeurs militaires allaient participer à ces formations de maniement d'armes légères, tactique d'infanterie et gestes médicaux. Le Royaume-Uni entraîne déjà les forces irakiennes et kurdes dans le nord de l'Irak. Les combattants de l'opposition syrienne seront quant à eux formés en Turquie, pays membre de l'Otan, et dans d'autres Etats de la région, alliés de la coalition internationale contre l'organisation terroriste, dans les prochaines semaines.

Fallon a ajouté que Londres allait aussi envoyer deux avions Sentinel dans la région pour surveiller l’activité de l’EI. Depuis lundi, les chasseurs-bombardiers Tornado et des drones Reaper britanniques ont mené 194 frappes en Irak. Londres a cependant jusqu’ici refusé de participer à des interventions en Syrie.

En février, la commission de la Défense du Parlement britannique avait critiqué dans un rapport le rôle «étonnamment modeste» joué par le Royaume-Uni au sein de la coalition internationale. Elle avait annoncé avoir établi que Londres n'avait conduit jusque-là que 6% des bombardements contre l'EI et s'étonnait de l'absence d'experts militaires britanniques sur le théâtre des opérations. «Le Royaume-Uni demeure à l'avant-garde des efforts de la coalition militaire pour soutenir le gouvernement irakien dans son combat contre l'EI», a rétorqué Michael Fallon, qui a estimé que ces efforts ont déjà abouti à bloquer l'avancée des jihadistes, et que les terroristes «doivent être vaincus à la fois en Irak et en Syrie».

Attentats. Scotland Yard estime que 500 à 600 Britanniques seraient déjà partis combattre en Syrie dans les rangs de l'EI, et craint qu'ils puissent planifier des attentats à leur retour. Le Sunday Telegraph affirme même que plus de 300 seraient déjà rentrés. La présence de «Jihadi John», un Londonien de 27 ans, dans la vidéo de décapitation de l'otage américain James Foley avait terrifié l'opinion publique.