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Libération

David Cameron, fragile vainqueur d'une première confrontation télévisée

Le Premier ministre britannique et le leader travailliste Ed Miliband se sont affrontés à distance à la télévision, à 42 jours des élections législatives.
Le leader travailliste Ed Miliband, à gauche, face au journaliste Jeremy Paxman lors de l'émission «La Bataille pour le numéro 10», le 26 mars. (Photo AFP/Sky News. Chris Lobina.)
par AFP
publié le 27 mars 2015 à 9h30

Faute de débat, le Premier ministre conservateur ayant refusé de se plier à l'exercice du duel télévisé, les deux leaders ont été interrogés séparément pendant 20 minutes par le journaliste Jeremy Paxman, qui n'a pas failli à sa réputation de redoutable intervieweur politique.

Ed Miliband s'est montré sous un jour très combatif. «Suis-je assez fort? "Hell yes"», a proclamé celui qui est régulièrement moqué dans les médias pour son manque de charisme et son air gauche. Applaudi à deux reprises par l'audience, il a clôturé l'interview en martelant «je sais que je suis la bonne personne pour le job» de Premier ministre.

David Cameron est quant à lui apparu assez mal à l’aise, pris à défaut à plusieurs reprises sur les chiffres (nombre de banques alimentaires dans le pays, de personnes ayant un contrat sans garantie d’heures travaillées, montant des emprunts effectués par son gouvernement) et admettant n’avoir pas tenu ses promesses électorales en matière d’immigration.

Cameron donné vainqueur de cette joute à distance

Face aux questions de l’audience, pendant 18 minutes chacun, David Cameron s’est par contre montré plus solide qu’Ed Miliband, défendant son bilan économique (1,85 million de créations d’emplois, déficit public divisé par deux, retour de la croissance).

Selon un sondage réalisé juste après la fin de l’émission par le Guardian et l’institut ICM, c’est l’actuel Premier ministre qui est sorti vainqueur de l’exercice pour 54% des sondés (contre 46% pour Ed Miliband).

Il y cinq ans, David Cameron avait été perçu comme l’un des perdants des premiers débats télévisés électoraux qu’ait jamais connu le pays, son clan jugeant même que sa piètre performance avait joué un rôle dans son incapacité à arracher une majorité absolue dans les urnes.

Le libéral-démocrate Nick Clegg, avec qui David Cameron a été contraint de former une coalition, avait été le grand gagnant des trois débats triangulaires retransmis en 2010. A six semaines du scrutin, le 7 mai, les conservateurs et les travaillistes font jeu égal dans les sondages, recueillant chacun 34% des intentions de vote selon le site UK Polling Report, qui calcule la moyenne des enquêtes d’opinion.

Trois autres évènements télévisés avec les candidats sont prévus, dont deux débats: un avec les leaders des sept principaux partis politiques du pays le 2 avril et un autre avec les chefs des cinq principaux partis d’opposition dont Ed Miliband, Nigel Farage, leader du parti eurosceptique Ukip, et Nicola Sturgeon, à la tête du Parti national écossais le 16 avril.

Enfin, le 30 avril, tout juste une semaine avant le vote, un dernier évènement mettra en scène Cameron, Miliband et Clegg qui répondront à des questions des électeurs sans toutefois débattre entre eux.