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Libération

En Syrie, la guerre en toile de front

Le monde arabe en ébullitiondossier
publié le 3 avril 2015 à 18h16

La guerre en Syrie est pour beaucoup une guerre de snipers, ce qui la rend d’autant plus dangereuse pour les populations. Chaque camp, chaque milice, chaque groupe a ses tireurs embusqués. Aussi, pour se protéger, les habitants tendent-ils de grandes toiles, des draps ou des nappes de pique-nique de part et d’autre des immeubles, qui bordent les rues, de façon à aveugler les tireurs. Ici, dans ce quartier tenu par la rébellion d’Alep, la grande ville du nord de la Syrie, ce sont des carcasses de bus des transports publics qui ont été dressées au milieu d’une artère de façon à empêcher les snipers du régime de Bachar al-Assad de la prendre en enfilade et d’arrêter les balles.

Depuis août 2012, la ville est déchirée entre, d’un côté les forces du régime, soutenues par les milices du Hezbollah libanais et des officiers iraniens, de l’autre diverses formations de l’opposition armée. La dernière offensive, lancée il y a plusieurs semaines par les forces loyalistes, a échoué à nouveau à conquérir les quartiers tenus par les rebelles où la situation humanitaire est de plus en plus catastrophique. Deuxième ville de Syrie, Alep est l’une des plus belles et le cœur de la vieille ville est inscrit au patrimoine de l’humanité. Aujourd’hui, il est ravagé par la guerre.