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Libération

Grande-Bretagne : David Cameron seul contre tous, en symbole de l'austérité

Les partis de gouvernement ont été passés au grill lors d'un débat à 7 diffusé hier soir en direct à la télévision, peu avant les élections législatives.

Le débat des partis anglais diffusé sur la chaîne ITV le 2 avril 2015, en amont des élections législatives. (Photo KenMcKay. AFP.)
Par AFP
Publié le 03/04/2015 à 7h47

Les dirigeants des principaux partis britanniques (conservateur, libéraux-démocrates et travailliste) ont été attaqués collectivement ou à tour de rôle jeudi par les chefs des petites formations d’opposition -Verts et Ukip- ou régionales -écossais et gallois- lors d’un débat à sept avant les législatives.

A cinq semaines du scrutin du 7 mai, le Premier ministre conservateur David Cameron, le chef de l’opposition travailliste Ed Miliband, celui des lib-dem Nick Clegg ont subi les critiques de Nathalie Bennett (Verts), de Nigel Farage (Ukip, populiste et europhobe), de Leanne Wood (du Plaid Cymru gallois) et de Nicola Sturgeon (SNP écossais). Le débat a porté pendant près de deux heures sur la gestion du déficit public, le système de santé publique (NHS), l’immigration et l’avenir réservé à la jeunesse.

Le Premier ministre David Cameron, pour qui il s’agissait de l’unique débat auquel il a consenti à participer, s’est retrouvé seul contre tous, accusé d’avoir creusé les inégalités au sein du Royaume-Uni avec sa politique d’austérité. Y compris par Nick Clegg, qui a tenté de se démarquer de son allié conservateur au sein du gouvernement de coalition, en l’accusant de vouloir poursuivre les coupes budgétaires non par nécessité mais par goût.

Il a cependant été mis devant ses responsabilités de parti au pouvoir ces cinq dernières années, Ed Miliband insistant notamment sur sa promesse de campagne non tenue de ne pas augmenter les frais d’inscription à l’université. Le chef travailliste a quant à lui été critiqué pour l’héritage laissé par le Labour en 2010, qu’il s’agisse du déficit record consécutif à la crise financière ou encore sa tolérance envers les contrats zéro heure qu’Ed Miliband promet aujourd’hui d’abolir s’il est élu au 10, Downing street.

Le chef du parti europhobe Ukip a quant à lui affirmé que ses six co-débatteurs étaient «tous semblables» se présentant comme le seul à incarner un véritable changement sur le thème du «patriotisme». Il a fait face au front uni des six autres responsables qui ont dénoncé sa diabolisation systématique de l'immigration, et ont rappelé la contribution nette des immigrés à l'économie britannique. Il a également suscité une opposition unanime lorsqu'il a dénoncé la prise en charge de malades séropositifs non-britanniques au Royaume-Uni. «Vous devriez avoir honte», a réagi Leanne Wood, suscitant les applaudissements de l'assistance.

Des applaudissements qui ont également salué cette tirade du chef du parti nationaliste écossais (SNP) Nicola Sturgeon: «Votre accès à l'éducation devrait reposer sur votre capacité à apprendre et jamais sur votre capacité à payer», a-t-elle dit pour défendre la gratuité de l'université en Ecosse introduite par le SNP. A l'image du paysage politique particulièrement morcelé dans cette élection, aucun des sept débatteurs n'est sorti clair vainqueur du débat. Un sondage a donné Ed Miliband victorieux quand un second voyait Nicola Sturgeon gagnante et un troisième plaçait en haut du podium David Cameron à égalité avec Nigel Farage. Le dernier sondage datant du 31 mars place conservateurs et travaillistes à égalité à 34% d'intentions de vote devant Ukip (13%), les Lib-Dem (8%), les Verts (5%).