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Libération
Revue de presse

Elections britanniques, le bébé royal dans la course

La naissance du deuxième enfant de William et Kate pourrait coïncider avec les élections du 7 mai. La presse locale s'emballe.

Le prince William et son épouse, la duchesse de Cambridge, le 9 mars, à Londres. (Photo Stefan Wermuth. Reuters)
Publié le 15/04/2015 à 16h22

Vent de panique dans les médias britanniques : «Deux des plus gros cirques médiatiques vont entrer en collision», s'alarmait l'hebdomadaire politique conservateur The Spectator, le 18 mars. Ce jour-là, en marge de la visite d'une association d'aide aux familles près de Londres, la duchesse de Cambridge, enceinte, aurait confié à une bénévole que l'accouchement serait prévu pour «la deuxième quinzaine d'avril». Branle-bas de combat et spéculations : les élections générales sont prévues dans le royaume le 7 mai. Et si le deuxième rejeton de Kate Middleton et du prince William était un peu têtu ou paresseux et tardait à se montrer ? Qu'adviendrait-il si délivrance royale et rendez-vous aux urnes coïncidaient ?

«Ce nouveau bébé royal serait-il le plus politique de l'histoire ?», s'interroge The Independent. Car non content de naître en pleine campagne électorale, voire en plein scrutin, l'enfant a aussi été annoncé dans une période délicate pour le Royaume : en septembre, dix jours à peine avant le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse. A l'époque, ce même quotidien estimait que l'annonce de cette grossesse pouvait contribuer à «sauver l'union», et soulignait que c'est ce qu'espéraient les opposants à l'indépendance de l'Ecosse. Avec cette naissance, va même jusqu'à pronostiquer The Independent, les conservateurs pourraient bien «espérer un regain de fierté nationale, de joie, et d'envie d'un statu quo, qui pousserait à un vote conservateur».

Un avantage pour les conservateurs

Pour The Telegraph aussi, une naissance en pleine période électorale serait «une bonne nouvelle pour les conservateurs: toute bonne nouvelle pour le pays si proche d'un jour de scrutin est généralement considérée comme un coup de pouce pour le pouvoir en place». En l'occurrence : le parti du Premier ministre depuis cinq ans, David Cameron. Qui plus est, le quotidien souligne que la période de naissance estimée (mais non confirmée par la famille royale), pourrait également coïncider avec les 88 ans de la reine Elizabeth (le 21 avril), avec la Saint-George (prénom du premier enfant du couple, né en juillet 2013), ou encore avec le quatrième anniversaire de mariage de Kate et William, le 29 avril.

Sur son blog, l'un des journalistes du Spectator, «Mr Steerpike», s'inquiète pour sa part d'un autre dommage collatéral : les médias du pays, voire d'ailleurs, pourraient bien délaisser sérieusement la couverture des élections le temps de la naissance. C'est du moins ce que pourrait laisser à penser l'emballement médiatique autour de la première grossesse de la duchesse de Cambridge : caméras et photographes avaient campé pendant trois semaines devant la maternité londonienne de St Mary's, avant que Kate n'accouche, le 22 juillet 2013. Alors que la coutume veut que les leaders de parti adressent leurs félicitations, le journaliste se demande également ce que fera la candidate des Verts, Nathalie Benett, favorable à une abolition de la monarchie.

Course de corgis

Plus légèrement, le tabloïd The Mirror suggère de choisir un prénom en conséquence, parmi la liste des prénoms des têtes de parti: Nigel (pour Nigel Farage, du parti populiste Ukip), David (Cameron, du Parti conservateur) Nathalie (pour Nathalie Benett, des Verts) ou Edward (pour Ed Miliband, du Labour party).

Le quotidien de centre gauche The Guardian préfère insister pour sa part sur l'enjeu de ces élections, les plus «complexes et imprévisibles de mémoire d'homme» : le futur Premier ministre et le gouvernement britannique en dépendent.

Pour ceux qu’une telle perspective oppresse, reste la légèreté des paris autour de ce ventre arrondi, dont raffolent les Britanniques. Ni le sexe, ni le prénom ne sont connus pour l’heure. Mi-mars, une initiative dont seuls les Anglais ont le secret a donc été organisée : une course de Corgis, les chiens préférés de Sa majesté. Objectif : déterminer le futur prénom. Sur les dix chiens (cinq femelles, cinq mâles), c’est Alexandra qui l’a emporté chez les filles, et Spencer chez ces messieurs.