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Indonésie : Serge Atlaoui pas sur la liste des prochains exécutés

François Hollande a averti l'Indonésie de «conséquences» diplomatiques en cas d'exécution du Français condamné pour trafic de drogue.
Serge Atlaoui et son avocate indonésienne Nancy Yuliana le 1er avril 2015 au tribunal à Jakarta (Photo ROMEO GACAD. AFP)
par AFP
publié le 25 avril 2015 à 8h51
(mis à jour le 25 avril 2015 à 17h30)

Le Français Serge Atlaoui ne figure pas sur la liste des prochains condamnés à exécuter en Indonésie, a indiqué le Parquet général de Jakarta ce samedi, alors qu'il avait été annoncé qu'il faisait partie des dix exécutions dont les préparatifs avaient été lancés jeudi.

A l'AFP qui lui demandait si le Français allait être exécuté avec les autres étrangers condamnés pour trafic de drogue, parmi lesquels deux Australiens et une Philippine, le porte-parole du parquet, Tony Spontana a répondu simplement : «non».

«Je suis partagé entre un immense soulagement [...], et en même temps je suis profondément peiné à l'idée de savoir que les autres condamnés pourraient être exécutés, le 28 semble-t-il», a déclaré l'avocat français de Serge Atlaoui, Richard Sedillot, lors d'un rassemblement de soutien à Serge Atlaoui qui a réuni près de 200 personnes samedi à Paris.

S'adressant à la foule par téléphone depuis Jakarta, son épouse Sabine a fait part de son «émotion [...] après ces 48 heures d'enfer inimaginables» au cours desquelles grandissait la crainte d'une exécution imminente. «Le combat n'est pas fini, il faut continuer», a-t-elle ajouté, affirmant avoir «énormément d'espoir». Mais «rien n'est acquis, Serge est toujours dans le couloir de la mort», a de son côté réagi par téléphone André Atlaoui.

Neuf autre condamnés exécutés prochainement

Contrairement aux autres représentations diplomatiques en Indonésie – d’Australie, du Brésil, des Philippines et du Nigeria –, la France n’a pas été convoquée au complexe pénitentiaire de Nusakambangan, où les détenus de ces pays ont été placés à l’isolement en vue de leur imminente exécution.

L'absence de convocation pour la France est liée à une procédure encore «en cours» devant le tribunal administratif de Jakarta, a déclaré un porte-parole du ministère indonésien des Affaires étrangères, Armanatha Nasir. L'avocate indonésienne d'Atlaoui a en effet saisi le tribunal administratif de Jakarta pour contester l'absence de motivation dans la décision du président indonésien Joko Widodo, qui a rejeté la demande de grâce d'Atlaoui, ainsi que celles d'autres condamnés à mort pour trafic de drogue.

Les neuf autres détenus, parmi lesquels huit étrangers, ont d'ailleurs reçu ce samedi leur notification officielle d’exécution imminente, a indiqué le parquet général.

Un peu plus tôt ce samedi, le président de la République, François Hollande, avait annoncé qu'il y aurait des conséquences «diplomatiques» dans les relations entre la France, l'Europe et l'Indonésie en cas d'exécution du Français Serge Atlaoui.

«S'il est exécuté, il y aura des conséquences avec la France et l'Europe parce qu'on ne peut pas accepter ce type d'exécutions», a déclaré François Hollande à la presse à l'issue d'une visite à Bakou (Azerbaïdjan).