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Les réseaux sociaux pour aider les survivants et retrouver les morts

Le Népal meurtridossier
Facebook, Google ou encore OpenStreetMap s’activent afin de venir en aide aux sinistrés du tremblement de terre.
Un homme tient le portrait d'un proche, tiré des décombres de sa maison, à Bhaktapur, au Népal, le 27 avril. (Photo Adnan Abidi. Reuters)
publié le 27 avril 2015 à 20h16
(mis à jour le 27 avril 2015 à 20h16)

«Quand une catastrophe se produit, les gens ont besoin de savoir que ceux qu'ils aiment sont en sécurité.» C'est par ce message posté sur son profil Facebook samedi que le PDG Mark Zuckerberg a annoncé le lancement du «Safety Check» ou «contrôle d'absence de danger» après le séisme au Népal. Ce système de notifications permet aux utilisateurs du réseau social de savoir si leurs proches localisés dans la zone de la catastrophe sont en sécurité ou non. Grâce aux données transmises par l'USGS, une agence gouvernementale américaine chargée de surveiller l'activité sismique, Facebook a pu envoyer une notification aux personnes localisées près du séisme, avec deux questions : êtes-vous dans la zone affectée ? Si oui, êtes-vous en sécurité ?

Post-Haïti. C'est la première fois que Facebook met en place un tel service. «Lors du séisme qui a frappé Haïti en 2010, c'était le grand absent», explique Frédéric Bardeau, cofondateur de l'école de programmation informatique Simplon.co et expert en développement numérique. «Jusqu'à présent, Facebook s'était surtout mobilisé pour collecter de l'argent, organiser les dons.»

Avec son Safety Check, le réseau rejoint Google en proposant un service direct d'information aux personnes touchées de près ou de loin par une catastrophe. Le moteur de recherche a relancé son Google Person Finder le week-end dernier. Sur une page dédiée au tremblement de terre, deux boutons : «je cherche quelqu'un» et «j'ai des infos sur quelqu'un». A l'internaute de taper le nom du proche qu'il cherche ou sur lequel il a des infos. Google a créé ce service il y a cinq ans lors du séisme haïtien. «A partir de cet événement, les réseaux sociaux ont commencé à se mobiliser lors des catastrophes naturelles car c'est à ce moment-là qu'ils sont devenus grand public», analyse Frédéric Bardeau.

Depuis, les opérations 2.0. se multiplient. Pour aider les forces humanitaires envoyées sur le terrain népalais, des groupes de geeks volontaires se sont unis et se servent des réseaux sociaux comme d’un outil d’information à leur service. C’est le cas de la Standby Task Force qui s’est déployée samedi pour venir en aide aux ONG portant secours aux victimes au Népal. Egalement créée après le séisme à Haïti, l’organisation, regroupant 1 400 volontaires derrière leurs écrans, recense les demandes d’assistance formulées sur les réseaux sociaux, traite ces informations et les cartographie en temps réel.

«Nous pouvons vraiment faire la différence sur le terrain en donnant aux organisations de secours des éléments concernant les zones affectées, assure Justine Mackinnon, sa présidente. Ça leur permet de cibler plus efficacement leurs efforts et de secourir les personnes qui ont besoin d'aide le plus rapidement possible.» Selon l'organisation, plus de 80 personnes travaillent sur l'opération népalaise. Une action menée en collaboration avec deux autres réseaux : OpenStreetMap et Humanity Road.

Prolongation. «Nous sommes les premiers répondants aux premiers secours qui se déploient sur le terrain», résume Pierre Béland, coordinateur d'OpenStreetMap pour le Népal. Le rôle du réseau est de fournir et de mettre à jour des cartes pour permettre aux organisations humanitaires de se rendre dans les zones sinistrées. «Par moments, il y a plus de cent contributeurs qui tracent simultanément les routes, à l'aide de l'imagerie satellite», ajoute Pierre Béland. L'opération népalaise devait se terminer jeudi mais Stanby Task Force a malheureusement annoncé des prolongations.«Nous venons de débuter la deuxième étape, soit le tracé des contours des villages isolés et des immeubles, explique le bénévole canadien. Du cahot des premiers jours, nous allons nous organiser graduellement.»