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Libération

Baltimore : nouvelle manifestation contre les violences policières

Les marcheurs ont défilé dans le calme, sans heurts. Des manifestations de plus faible ampleur ont également eu lieu à New York, Boston et Washington.
Des manifestants à Baltimore, le 29 avril 2015. (Photo Andrew Burton. AFP)
par AFP
publié le 30 avril 2015 à 7h34

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le calme mercredi soir à Baltimore, New York et dans plusieurs villes de l'est des Etats-Unis pour réclamer justice après la mort de Freddie Gray, un jeune Noir, et protester contre les violences policières. Les manifestants ont marché «sans heurts ni incidents majeurs», a précisé la police de Baltimore, qui a toutefois procédé à 18 arrestations. Celles «de 16 adultes pendant la journée», ainsi que «de deux mineurs», a ajouté le chef de la police Anthony Batts lors d'un point presse. Au moment de l'entrée en vigueur du couvre-feu auquel la ville est soumise, à 22 heures, seules quelques dizaines de personnes occupaient encore le centre de Baltimore. Il prendra fin à 5 heures.

«Pas de justice, pas de paix», scandaient les manifestants, parmi lesquels des étudiants et des lycéens, et chantaient : «Envoyez ces policiers tueurs en prison, tout le foutu système est coupable». Sur une des nombreuses pancartes, on pouvait lire : «Les policiers assassins méritent la cellule». Jonathan Brown, un étudiant de 19 ans, a déclaré à l'AFP : «Nous manifestons contre les injustices commises par la police contre les hommes noirs. La police a la gâchette facile. Ça suffit !». Les manifestants avaient atteint l'hôtel de ville de Baltimore vers 19 heures (heure locale), où étaient présentes de très nombreuses forces de police et où des barricades avaient été placées.

Des centaines de manifestants se sont rassemblés à New York pour demander justice. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés par la police, qui n’a pas souhaité dire combien étaient détenus.

Une manifestation qui a rassemblé jusqu'à 1 000 personnes, pour la plupart des jeunes, a par ailleurs fini sa marche devant la Maison Blanche à Washington, en scandant «ces policiers racistes doivent partir». «Regardez combien de Noirs ont été tués par des policiers ce mois. Il y en a trop», s'est indigné William Parshay, 27 ans. Miyeah Cook, 17 ans, est lui déçu d'être «littéralement escorté par la police» pendant cette manifestation. «Ça ne nous aide pas beaucoup.»

Une petite manifestation s’est également tenue à Boston, dans le Nord-Est.

Circonstances inexpliquées

Freddie Gray, un Noir de 25 ans est mort le 19 avril à Baltimore dans des circonstances encore inexpliquées. Il est décédé des suites d’une fracture des vertèbres cervicales, une semaine après son interpellation par la police, réveillant des tensions raciales latentes suite à une série de bavures policières visant la communauté noire américaine. Plusieurs enquêtes, internes ou indépendantes, ont été ouvertes pour déterminer les conditions dans lesquelles Freddie Gray a été blessé.

Mercredi soir, le Washington Post a publié un article dans lequel il évoque la déposition d'un prisonnier qui partageait le fourgon dans lequel avait été embarqué Freddie Gray. Il «frappait contre les parois» du véhicule, aurait déclaré ce détenu qui pense qu'il «voulait intentionnellement se blesser lui-même», selon un document de police obtenu par le Post. Le quotidien, qui donne pour la première fois des éléments sur ce qui aurait pu se passer à l'intérieur du camion, précise toutefois que le détenu en question ne pouvait pas voir Freddie Gray.

Barack Obama a admis mardi que les violences qui ont enflammé Baltimore, ville de 620 000 âmes, étaient révélatrices d'une fracture latente entre la jeunesse noire et la police. «Nous avons vu trop d'exemples d'interactions entre la police et (...) des gens, surtout des Afro-américains, souvent pauvres, qui soulèvent des questions troublantes», a-t-il déclaré.