Contrairement à ce que tous les instituts de sondage, dans un magnifique ensemble, avaient prévu, il n’y aura donc pas de longues journées de négociations compliquées, David Cameron pourra former son gouvernement dans les prochaines heures.
Le Labour éliminé de la carte écossaise
Le parti travailliste d’Ed Miliband sort pour sa part laminé de ces élections, dont les résultats définitifs ne seront pas connus avant la fin de la matinée. Le Labour ne devrait pas remporter plus de 232 sièges, soit loin, très loin derrière les conservateurs. Les visages des travaillistes dans les différents bureaux de vote tout au long de la nuit en disaient long, le choc est terrible.
Pire, le Labour est littéralement éliminé de la carte écossaise, de la région où le parti est né, en 1900, cofondé par Keir Hardie. Les résultats donnent au Scottish National Party (SNP), le parti indépendantiste écossais, 56 des 59 sièges en Ecosse.
Congratulations to our 56 @theSNP MPs and their fabulous campaign teams. What a result! #GE15
— Nicola Sturgeon (@NicolaSturgeon) May 8, 2015
Le SNP de Nicola Sturgeon, grand perdant du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse le 18 septembre 2014, a balayé le Labour et émerge comme l’autre grand gagnant de la nuit. Une série de dinosaures, anciens ministres sous Tony Blair, puis Gordon Brown, ont perdu leurs sièges. La plus frappante est sans doute la défaite de Douglas Alexander à Paisley and Renfrewshire South face à Mhairi Black du SNP, une étudiante en politique de 20 ans ! Douglas Alexander disposait d’une majorité de 16000 voix dans cette ville ouvrière de la banlieue de Glasgow. Jim Murphy, dirigeant du Scottish Labour Party, a également été balayé.
Les libéraux-démocrates paient leur participation à la coalition
Les autres grands perdants sont les libéraux-démocrates de Nick Clegg. Ils auraient perdu quelque 47 sièges. Pour le moment, les estimations ne leur donnent pas plus de dix sièges. Nick Clegg a conservé in extremis son siège de Sheffield, mais a prévenu qu’il s’exprimerait sur son avenir dans les prochaines heures. Son parti paye le prix de sa participation à la coalition, et des promesses électorales, des élections de 2010, rompues. L’augmentation des frais d’inscription à l’université, à 9000 pounds par an, avait été perçue comme une trahison par les militants.
Le parti anti-européen du UKIP aura vécu une nuit mi-figue mi-raison, avec des gains importants dans plusieurs circonscriptions, leur permettant de finir bon deuxième. Mais son leader, Nigel Farage, semble en difficulté dans la circonscription de Thanett South, dans le Kent. Il avait promis de démissionner s’il ne remportait pas l’élection.
Les démissions pourraient d’ailleurs se succéder. Les travaillistes ne cachent plus que l’avenir d’Ed Miliband à la tête du Labour est désormais incertain. Plusieurs sources évoquent même une démission dans la matinée.